Accueil/Communauté/AmigaOS/Découverte/AmigaOne: la rétrospective Dern.maj: 2007-01-02



AmigaOne : la rétrospective

Amiga One

Dès la chute de Commodore en 1994, il fût évident que l'Amiga devait se renouveler sensiblement au niveau hardware. Depuis quelques temps déjà, le PC, avec ses disques durs et ses lecteurs de cédéroms en standard, lui faisait de l'ombre. L'attente d'un nouvel Amiga commença alors... De bien longues années pendant lesquelles ont été annoncés les successeurs les plus farfelus: tantôt un Walker, tantôt un Boxer, tantôt un Amiga MCC, tantôt un prototype pas fini, tantôt un croquis à peine esquissé,... Au fil des années cependant, Apple ayant déjà franchi le pas, la solution PPC simposa petit à petit comme la meilleure: l'Amiga évolua doucement (voire très doucement) vers le PPC avec des cartes accélératrices qui permirent de gagner en rapidité mais qui nécessitaient toujours les chipsets originaux de l'Amiga pour fonctionner. Il fallut attendre la fin de l'année 2002 pour voir enfin une nouvelle machine 100% PPC estampillée Amiga sans plus aucune dépendance matérielle, l'Amiga One. Examinons de plus près ce nouvel Amiga tant attendu... (article publié dans le fanzine Boing Attack n°25 début 2004).

Deux ans pour rien ?

Lorsque l'équipe d'Amino racheta l'Amiga début 2000, Bill Mc Ewen, le nouveau président, annonça immédiatement qu'ils ne produiraient pas eux-même le hardware. Depuis la liquidation de Commodore, c'était le premier racheteur à comprendre que développer à la fois le matériel et le système était ardu, voire impossible, surtout quand on a des ressources financières limitées... Cependant, Amiga Inc souhaita normaliser le matériel permettant de faire tourner la nouvelle version de l'AmigaOS (qui au départ devait être 100% AmigaDE ;) et permettre à des tiers de produire ces machines: la spécification technique "Zico" était née... Celle-ci définissait ce que devait être l'Amiga One.

Eyetech fût le premier à annoncer non pas des Amiga One à part entière mais des cartes AmigaOne PPC 1200 et AmigaOne PPC 4000 qui, via une interface, devaientLe Walker ne vit jamais le jour! pouvoir respectivement être connectées à des cartes-mères 1200 et 4000, le tout dans une même tour. Un projet digne de "Monsieur Bricolage" qui devait voir le jour début 2001 mais qui ne vit jamais (heureusement?) le jour... Bplan fût lui aussi un temps pressenti comme fabriquant d'Aone mais aucun accord avec Amiga Inc n'a pu être signé. La machine de Bplan est depuis devenu le Pegasos et son système de prédilection qui aurait pu devenir l'AmigaOS s'appellera finalement MorphOS. Eyetech, ne voulant pas rester sur l'échec des configurations "hybrides", annonça alors la production d'un véritable AmigaOne full PPC pour fin 2001. Eyetech reste à ce jour encore le seul à " produire" des AmigaOne. Ce fût finalement en Mai 2002 que je pûs commander mon AOne, impatient de pouvoir tester l'AmigaOs 4.0 dessus...

Une année d'attente.

Très vite cependant, j'ai compris que l'AmigaOS 4.0, ça ne serait pas pour tout de suite et qu'avant de tester un système d'exploitation, il fallait d'abord tester le matos... Mais peut importe, j'étais sur la mailing-list "beta-testeur" et ça m'a permis de suivre au plus près l'évolution du projet.

Revenons tout d'abord sur les origines de la machine... Eyetech n'étant pas lui-même un fabricant de micro-ordinateurs mais plutôt un grossiste/revendeur, Alan Redhouse, le PDG d'Eyetech, a donc dû trouver des partenaires pour pouvoir produire l'AmigaOne: le premier fût Mai Logic, une société américaine qui crée des architectures de cartes-mères/chipsets et le second, une firme asiatique propriétaire de chaines de production.

Le choix d'Eyetech s'est donc porté sur le Teron CX, carte-mère PPC qui à l'époque n'avait jamais été testée à grande échelle. Livrée initialement avec un firmware vraiment bogué (conçu par Softex), l'équipe AmigaOne (Hyperion, Mai, Eyetech, etc) le remplaça relativement vite par OpenPPC (un firmware open source PPC d'IBM) que les frères Frieden surent faire évoluer par la suite en U-boot. Quelques semaines après (Septembre/Octobre 2002),A1, vous avez dit A1?. des dysfonctionnements du maintenant tristement célèbre "Articia S"(composant de la carte-mère) furent découverts, patchés logiciellement (Novembre 2002) puis matériellement lors de la dernière révision de la carte-mère (Janvier 2003). L'AOne évolua d'ailleurs pendant cette période du modèle S initial (processeur G3 soudé sur la carte-mère) au plus récent modèle XE (processeur interchangeable, G3 ou G4, clippé sur la carte mère). J'en profitais d'ailleurs pour faire évoluer ma commande d'un SE/G3 en un XE/G4 :). Bien sûr, dès qu'OpenPPC fut adopté et que la machine gagna en stabilité, Linux, contrairement à l'AmigaOS 4.0, a pu être installé sur la machine, les mises à jour du noyau Linux se succédant rapidement. La diffusion "beta-testeur" pût enfin débuter...

La carte AmigaOne à la loupe

- 1 slot CPU pouvant accepter une carte fille comportant un PowerPC G3 (entrée de gamme : 600 Mhz), un PowerPC G4 (800 Mhz et plus), ou deux PowerPC G4,
- 2 slots SDRAM pouvant accepter des barrettes mémoire au standard PC133 acceptant jusqu'à 2 Go de Ram,
- Firmware : UBoot,
- 3 slots PCI (33 Mhz, 32 bits),
- 1 slot PCI (66 Mhz, 32 bits),
- 1 slot AGP (66 Mhz, AGP V2.0),
- North bridge : Articia S (Mai Logic),
- South bridge : VT82C686B (VIA),
- 2 bus IDE ATA-100,
- 1 port floppy,
- 4 ports USB (2 internes, 2 externes),
- 1 port réseau (RJ45, ethernet 10/100 Mb),
- 2 ports série,
- 1 port parallèle,
- 1 port joystick,
- 1 port audio (compatible Sounblaster/AC 97) : entrée/sortie son/entrée microphone,
- 1 connecteur infra-rouge,
- 1 prise clavier de type PS/2,
- 1 prise souris de type PS/2.

Un AmigaOne à Nantes.

Depuis le début de l'année, je récupérais des pièces détachées en tout genre: carte son, cartes graphiques, tour, barettes mémoire, modem, clavier, souris, etc. J'avais en effet décidé de commander chez Eyetech uniquement la carte-mère et de tout monter tout seul comme un grand :) afin de mieux connaître la "bête". Dès réception (fin Avril), j'ai donc déballé précautionneusement le tout: la carte-mère XE G4 (très "propre"), un CD d'installation de Linux pour les nuls (ça tombe bien ;) et un CD contenant la distribution Linux Debian 3.1 PPC.

Le temps pour moi de faire le point "comptable" de ma config:
- carte-mère XE G4, ventilo, OS4.0: 900 euros (frais de port, bancaires,L'intérieur de l'AmigaOne. TVA compris),
- carte son Sound blaster Live: 10 euros (occasion),
- carte graphique Voodoo3: 49 euros (occasion),
- barette mémoire 512 Mo: 140 euros (TVA comprise),
- disque dur IBM 41Go/7200T IDE: 93 euros (TVA comprise),
- tour: 63 euros (TVA comprise),
- écran plat 15'': 412 euros (TVA comprise),
- clavier: 0 euros (récupération),
- souris: 0 euros (récupération),
- lecteur CDROM: 0 euros (récupération),
- modem ADSL: 0 euros (récupéartion).
Soit un total de 1667 euros, soit un peu plus de 10900 fr pour les nostalgiques du franc ;). Cela peut sembler assez cher mais si vous comparez avec un IMac G4, le prix de l'A1 G4 est moindre, ce qui est remarquable, vu la faible production de ce dernier. De plus, il faut quand même relativiser: beaucoup de matos est neuf; depuis le temps que j'économisais, j'ai voulu me faire un peu plaisir :). Je pense qu'il est possible de se faire une config G4 pour environ 1000 euros et bien sûr, la config G3 est moins onéreuse.

Etant complètement novice dans l'assemblage complet d'un ordinateur, j'ai commencé par imprimer le manuel d'installation, en anglais mais vraiment très clair (il a d'ailleurs depuis été traduit en français). L'installation proprement dite de la carte-mère a alors débuté: tel Mac Gyver dans ses meilleurs épisodes, j'ai dû monter la carte dans la tour, vérifier les jumpers, mettre le fil bleu sur le bleu, le rouge sur le rouge, placer un bon tour de vis, et près d'une heure plus tard (n'oubliez pas que je suis novice dans ce domaine ;), le premier AmigaOne nantais se dressait fièrement dans mon salon. Il ne me restait plus qu'à ajouter une Voodoo3 AGP, une Sound Blaster Live, une barette mémoire, un disque dur IDE, un lecteur de cédérom et le tour était joué!

Sueurs froides.

Un branchement de clavier/écran plus tard et j'appuyais fébrilement sur le bouton "POWER" de ma tour et là... Rien :(. Mais alors rien du tout, juste le bruit du ventilateur collé au processeur G4 motorola (7451) et une diode verte allumée sur la carte-mère. Et là, j'avais beau me dire de ne pas paniquer, je pensais déjà que l'AmigaOne avait souffert de sa traversée de la Manche (je l'ai en effet commandé directement chez Eyetech, en Angleterre). Bon, un petit mail sur la ML AmigaOne et deux utilisateurs m'annoncaient rapidement qu'ils avaient eu le même problème et que ma carte graphique était sans doute mal enfichée sur le port AGP. Un autre m'a conseillé de brancher une console (j'ai utilisé un portable relié via un cable null-modem) sur l'AmigaOne pour lever toute ambiguïté. Effectivement, le log m'a indiqué qu'il ne détectait pas de carte graphique: j'ai donc tout éteint et vérifier l'insertion de la carte; elle était en effet mal enfichée car je n'avais pas osé trop forcer... Ouf :).

Sueurs froides (bis).

J'ai allumé à nouveau l'A1 et oh bonheur, oh joie ;), je voyais quelque chose à l'écran (des informations provenant de la Voodoo3 en fait). Puis, U-boot (version 0.0.1) s'est affiché à l'écran: j'ai pu alors constaté que le processeur était bien un G4 7451 à 800 Mhz, que j'utilisais mes barettes mémoire à 133 Mhz et que la DMA était bien activée. Yes, premier obstacle franchi!

J'ai donc commencé à suivre scrupuleusement le manuel d'installation -vraiment très bien écrit- car l'étape suivante était l'installation de Linux et plus L'AmigaOne dans sa tour.précisément de Debian. Les premières (sont-ce bien les premières? ;) difficultés sont alors apparues: dès le début du processus survenaient des erreurs en tout genre avec des messages comme "Bad Data CRC", "Bad Magic Number" ou "Segmentation Fault". Je n'oubliais pas que les barettes mémoire n'étaient ni "registered", ni "buffered" et encore moins celles conseillées par Eyetech. De plus, ayant l'expérience d'un an sur la ML, je me rappelais que l'articia S (le fameux) acceptait seulement un nombre limité de barettes.

Je préférais toutefois vérifier tout le reste auparavant: j'ai donc acheté un véritable câble UDMA, j'ai utilisé un autre lecteur de cédérom, j'ai vérifié la fiabilité du cédérom. J'ai finalement dû me faire une raison: je me suis renseigné alors auprès de mes collègues "AOiniens" (oui j'invente des mots :) qui m'ont confirmé que c'était lié aux barettes que j'utilisais. J'allais alors passer commande pour de la mémoire Kingston quand les beta-testeurs se sont aperçus que certaines séries -composants Toshiba- n'étaient pas compatibles. Je fus alors encore plus hésitant, surtout que les Kingston sont assez onéreuses... C'est alors que Niffo, un amigaïste de la région nantaise, me proposa de tester plusieurs barettes mémoire: après plusieurs échecs, on en trouva enfin une qui fonctionnait... au moins en apparence :). Adieu les messages d'erreur pendant l'installation de Linux!

Installation et configuration de Linux.

Je pus donc installer Linux vraiment sans emcombre et plus important, sans aucun plantage; le tout bien sûr en utilisant les barettes à 133 Mhz et avec la DMA activée alors que certains ont longtemps prétendu que c'était impossible, mais bien sûr, ces personnes n'avaient jamais utilisé un AmigaOne de leur vie ;). L'installation de Linux ("pour les nuls", je vous rappelle ;) étant vraiment minimale, j'ai alors fais appel à un autre de mes amis, Jean-Christophe, spécialiste de Linux qui m'a fait découvrir un peu plus des fonctionnalités de la Debian: gestion des utilisateurs, mise à jour des packages par internet, installation de jeux et d'applications, mise en réseau, utilisation d'internet, etc.

Mes premières impressions furent plutôt bonnes mais il est vrai que dans un premier temps, je n'ai pas beaucoup utilisé mon AOne, bouclage de Word Me Up (jeu sur AmigaDE) oblige... Dès que j'ai eu plus de temps, j'ai vite constaté qu'une utilisation quotidienne voire intensive de la machine n'était pas possible: de nombreux plantages survenaient plus ou moins rapidement :(, même certaines fois, sans rien faire. J'ai d'ailleurs dû réinstaller moult fois Linux. Plutôt dépité, je ne voyais que deux causes possibles: la température, Eyetech ayant annoncé qu'ils avaient quelque peu sous-estimé la chaleur dégagée par le processeur G4 Motorola, ou bien sûr la barette mémoire, l'Articia S étant très restrictif à ce niveau.

L'AmigaOne, c'est trop chaud!

Au sens propre comme au figuré d'ailleurs... En effet, les premières chaleurs de l'été se faisaient déjà sentir et la température de l'A1 allait de 65° à 80 degrés, ce me semblait énorme et m'obligeait même à ne pas le démarrer par précaution lorsqu'il faisait trop chaud... De toute façon, une fois démarré, il plantait rapidement. Ne voulant pas au départ toucher au ventilateur clippé sur le processeur pour ne pas invalider ma garantie, j'ai décidé d'ajouter un ventilo, puis un second dans ma tour. L'espoir fut de courte durée et dès que la température ambiante augmentait, on flirtait toujours avec les 80 degrés Celsius... Finalement, je décidai de regarder entre le ventilo et le processeur et je découvris un scotch thermique. Je décidais de l'enlever et la température baissa sensiblement pour varier de 50 à 62 degrés. Ayant entendu parler des bienfaits de la pâte thermique, un des mes amis (Niffo pour ne pas le nommer ;) en mit et là miracle, la température de l'AOne plongea pour varier de 28 à 42 degrés :).

Lors de la canicule début Août, l'Aone était ultra stable et ne dépassait pas les 42 degrés alors qu'il faisait 32 degrés dans la salle! Bien sûr, j'ai enlevé les deux ventilos que j'avais ajouté qui ne servaient à rien du tout, sauf à me rendre encore plus sourd ;)

Mémoire de l'AmigaOne.

"J'ai la mémoire qui flanche, j'me souviens plus très bien"... En effet, même après avoir raffraichi considérablement la température de la machine, les plantages étaient quasiment aussi fréquents: "la mémoire qui flanche", ce n'est pas que dans la chanson... Ordinateur bloqué, déconnexion de session ou erreur d'exécution: Linux était tout simplement inutilisable. Me doutant que la mémoire -qui SEMBLAIT fonctionner- était en cause, je décidai donc de commander la fameuse mémoire Kingston recommandée par Eyetech: et là, ce fut le jour et la nuit, le blanc et le noir, Amiga et Windows, euh... Mmmh... Vous l'aurez compris: mon Aone était devenu utilisable avec de la mémoire à 133Mhz :). Il semble que l'Articia S soit très sélectif au niveau mémoire et qu'il soit donc difficile de se passer des barettes recommandées par Mai et Eyetech. Cependant, une fois qu'on a la barette adéquate, l'Articia S semble vraiment fonctionner sans aucun problème, contrairement à ce qu'on a pu lire çà et là...

Une machine finalement appréciable.

Dès que l'AOne est devenu stable (voire très stable), j'ai pu profiter de la vélocité de la machine. Le chargement de Linux est rapide et l'écran de login apparaît en une trentaine de secondes. Une fois connecté, 10 à 15 secondes sont nécessaires pour afficher le bureau de la Debian. Efficace. Ayant sélectionné un niveau d'effet maximum sous Linux, je m'attendais à voir un système lent mais que nenni! Le système répond au quart de tour et la plupart des applications se lance instantanément. Bien sûr, je peux lancer de nombreux logiciels simultanément. L'interface utilisateur (KDE) est très intuitive et pratique même si elle ne vaut pas celle de l'AmigaOS ;): barre d'icônes à la AmiDock, menu à la Windaube, liste des applications ouvertes dans la barre d'icônes, etc. On retrouve bien sûr plein d'utilitaires classiques mais tellement importants comme un archiveur/désarchiveur qui gère le lha/zip et bien d'autres formats.

L'environnement sonore est lui aussi agréable et de nombreux outils sont disponibles pour tirer le meilleur parti de la carte son. XMMS, un logiciel ressemblant à AMP, permet de jouer parfaitement les MP3 ou autres modules Protracker, avec bien sûr quelques scopes sympas comme (undone (c) Robbie Williams) le "OpenGL Spectrum Analyser". La carte son interne n'est pas encore gérée mais le sera sans doute au moment où vous lirez ces lignes avec la dernière mise à jour du firmware Uboot et du noyau Linux.

La 2D fonctionne vraiment très bien. Avec une simple Voodoo3, les déplacements de fenêtres, même de grande taille, se font sans à-coup. Il en va de même pour le redimensionnement, l'agrandissement ou toute autre opération que l'on peut Frozen Bubble, excellent jeu sous Linuxfaire sur une fenêtre. La gestion des images sous Gimp se fait vraiment rapidement: les images sont affichées instantanément, le mode loupe est incroyablement fluïde, les différents filtres sont promptement exécutés. J'ai d'ailleurs pû comparer les performances sous Gimp avec un IMac G3 et on sent la différence :), Altivec oblige. La réactualisation graphique est en général tout à fait bluffante: faire défiler une page HTML ou PDF se fait vraiment instantanément. Le logiciel Xine permet de visionner les vidéos MPEG, AVI et même les DVDs (non testé) de façon tout à fait fluïde en 80 0x600: par exemple, les bandes annonces du "Seigneur des anneaux" et d"Hypercube" sont vraiment superbes. J'ai bien sûr passer ces vidéos en plein écran (1024x768) et le résultat est pl us que satisfaisant pour une Voodoo3 puisqu'on perd simplement un peu de fluidité. Le plus bluffant étant sans doute de déplacer la fenêtre de la vidéo sur le bureau de Linux sans noter le moindre à-coup ou ralentissement ou encore de jouer plusieurs vidéos simultanément sans ralentissement :). Xine est vraiment un excellent logiciel, car même si il y a de temps en temps des artéfacts, la qualité générale est largement supérieure à XAnim par exemple qui rame énormément même dans une petite fenêtre. Espérons que l'OS4.0 saura se doter d'un outil de qualité.

La 3D, quant à elle, fonctionne beaucoup moins bien en terme de rapidité. Les quelques économisateurs d'écran openGL ou scopes de XMMS que j'ai pu testé sont finalement assez saccadés en plein écran (1024x768). J'ai quand même essayé TuxRacer, un jeu 3D de course où vous dirigez un pingouin :) mais c'est injouable en plein écran: ça doit tourner à 2 images/seconde. Comme je n'ai pas trouvé le moyen de réduire la résolution, je ne sais pas si tourne mieux dans un écran plus petit. Je pense qu'il existe plusieurs explications logiques: la plus simple est que j'ai mal configuré un truc. Sinon, il est fortement possible que les pilotes OpenGL ne soient pas optimisés pour PPC ou qu'on tourne en rendu logiciel. A suivre...

Une utilisation quotidienne.

Depuis maintenant près d'un mois, j'utilise mon AmigaOne de façon quotidienne: il est devenu la machine que j'utilise le plus... C'est vrai qu'avec un modem ADSL branché sur le port éthernet, ça aide :). Je gère tous mes e-mails depuis Mozilla ou Kmail. Je navigue via Konqueror ou Mozilla où je suis toujours bluffé par la rapidité extrème d'affichage des pages, effet conjugué de l'ADSL et d'une carte graphique finalement pas ridicule, malgré son grand âge ;). Je réalise les documentations techniques de mes futures applications en HTML toujours sous Mozilla, vraiment sans aucun soucis. Je gère également maintenant ma comptabilité personnelle depuis mon A1. J'écris bien sûr l'article que vous lisez (et tous les autres) à partir de mon Amiga One. J'écoute les RedHot via XMMS et je visionne quelques vidéos sous Xine. Je joue également pas mal à Frozen Bubble un excellent jeu où on peut même jouer à deux :). J'ai d'ailleurs quelques souvenirs du NASS où on a dû faire pas loin d'une cinquantaine de p arties, sans aucun plantage bien sûr, en plein écran avec du MP3 en musique de fond... Côté stratégie, j'aime bien LinCity (un clône de SimCity) même si il est encore loin derrière son modéle. Mon Aone est bien sûr en réseau et la communication avec les autres machines se fait sans problème. Bref, je suis tout à fait content de mon acquisition car après un mois d'utilisation, je n'ai eu qu'un seul plantage (sans doute liée à la DMA, voir ci-dessous) avec de la mémoire à 133Mhz et une DMA activée, alors qu'elle n'est pas encore tout à fait gérée correctement...

Et la DMA dans tout ça?

Depuis quelques mois, Il semble également que certains utilisateurs aient connu quelques problèmes avec la DMA, je n'ai pas pour l'instant eu de sérieux problèmes avec elle même si lors de téléchargement volumineux via le net (400 Mo), j'ai eu des messages du style "DMA timeout" sur d'autres sessions Linux simultanées. Sur ma Linux fonctionnant à plein vitesse, DMA oblige :o)configuration, la mauvaise gestion de la DMA se traduit plutôt par des applis (souvent volumineuses comme Mozilla) qui parfois ne se lancent pas. Il faut alors relancer une seconde fois l'application concernée et cela fonctionne toujours. Une fois chargée, l'application fonctionne sans aucun problème: sans doute par ce qu'elle ne fait plus appel à la DMA. Mais ce problème n'est pas vraiment fréquent et par exemple, pour le visionnage d'une bande annonce de 30 Mo, le char gement échoue à peu près une fois sur 20. Bref, rien de très ennuyeux... Après renseignement auprès de Mai et Eyetech, il semble que ce problème vienne du VIA 286B (southbridge) qu'il faut initialiser d'un façon très stricte mais que VIA a très mal documenté. En effet, tous les transferts de donnée via la DMA sont contrôlés par ce VIA 286B. Aucune modification hardware n'est prévue et seul le firmware U-boot et le noyau Linux seront mis à jour afin d'intégrer ces fameuses routines d'initialisation du VIA. Ces nouvelles versions du firmware et du noyau sont en test intensif et d'ailleurs, au moment où j'écris ces lignes, on peut déjà télécharger la dernière mise à jour du noyau. Il apparaît d'ailleurs qu'une fois que le contrôleur VIA sera correctement initialisé, la carte son intégrée, les ports USB et le lecteur de disquettes fonctionneront également au maximum de leurs possibilités.

Bilan du beta-testing

Matériel testé et fonctionnel sous Uboot/Linux:
- ports internes souris, clavier, réseau, série,
- Barette mémoire: 512 Mo Kingston,
- Carte graphiques: Voodoo3 AGP et ATI Radeon 7500,
- Carte son: Sound Blaster Live,
- Claviers: IBM, Amarina KB 7100,
- Souris: IBM PS/2, Amarina (avec molette),
- disque dur: IBM 40 Go,
- lecteur de cédérom: 48X, lecteur de DVD-CDROM philips 3200,
- modem/routeur ADSL: Olitec Sx-200,
- écrans: cathodique HP SVGA.

Matériel testé et fonctionnel sous Linux mais pas sous U-boot:
- écrans: écran plat Gemview 15'' (à priori tous les autres écrans plats fonctionnent).

Matériel testé et non fonctionnel sous Linux:
- barette mémoire non-registered 128Mo.

Matériel pas encore testé:
- lecteur de disquette (absent de ma config),
- périphériques USB,
- imprimante sur port parallèle,
- carte son intégrée.

Et l'AmigaOS 4.0?

N'oublions pas que pour l'instant l'AmigaOS 4.0 n'est pas encore disponible sur cette nouvelle machine. Et sans l'AmigaOS, peut-on vraiment parler d'-AMIGA-One? Mais, ne soyez pas trop déçu, il est possible de faire ressembler son Linux à un Amiga. Voici quelques astuces pour ébahir et tromper tous vos amis :) lors de vos réceptions où se pressent tout le gratin de votre village...

Tout d'abord, prévoyez quelques autocollants que vous collerez généreusement à la fois sur votre écran et sur votre unité centrale, bien en évidence. Sinon, votre Ami1 risque de ressembler à un PC, aaaargh! Le fond d'écran avec des photos de l'écran de l'AmigaOS 4.0 est également très apprécié et j'en connais même qui s'y sont laissé prendre: véridique! N'oubliez pas également le slideshow de screenshots OS 4.0... Préférez aussi un économiseur d'écran textuel avec un message subtil mais clair: "so the world may know that Amiga is back for the future". Tout dans la subtilité, c'est très important! On m'informe également que "Amiga for Ever" ou "God then Amiga" sont aussi très appréciés dans les milieux autorisés.

Finalement, vous pouvez installer UAE, l'émulateur Amiga pour conforter dans son idée le spectateur ahuri qui pense voir l'AmigaOS 4.0 en exclusivité... Mais l'illusion va être de courte durée... En tout cas, dans mon cas car j'ai installé UAE et les ROMs 3.1 qui sont fournis avec l'Amiga One mais UAE m'a semblé beaucoup trop instable pour être utilisé pour le moment. A priori, ça fonctionne bien chez d'autres utilisateurs. Va falloir que je creuse...

Alors, c'est comment?

Je suis très satisfait de mon AOne: vitesse, réactivité et stabilité peuvent résumer ce que je pense de ma machine. Le fait que tout n'ait pas fonctionné du premier coup (problèmes de surchauffe et de barettes mémoire) permet de savourer encore plus la stabilité retrouvée. Dès que le firmware et le noyau Linux permettront de correctement faire fonctionner la DMA, ce sera vraiment une très bonne machine, incontournable pour faire tourner l'AmigaOS 4.0 dessus. Depuis ces derniers mois, l'AmigaOne fait de gros progrès et je pense qu'en Septembre/Octobre, n'importe qui pourra s'en procurer un sans prendre de risques. Quand je pense à tout ce qui a été dit concernant l'Articia S, ses soi-disants bugs demeurant après la révision de Janvier, je me dis que j'ai bien fait de ne pas y croire et que cela était plus de la désinformation (à qui profite le crime? ;) qu'autre chose. L'AOne est disponible et fonctionne correctement, foi de Glames :). Le seul bémol que j'aurais est le bruit qu'il fait mais là c 'est plus un pr oblème général aux micro-ordinateurs d'aujourd'hui. Le seul problème en fait vient de l'absence de l'AmigaOS 4.0 sur cette plate-forme: quand on voit comment ça fonctionne sous Linux, on a vraiment envie de voir tourner l'AmigaOS 4.0, beaucoup plus ergonomique et intuitif que Linux. Une question de temps sans doute... Espérons que l'attente ne sera quand même pas trop longue et non, je ne ferais pas de prévisions car je me trompe à chaque fois ;). Amiga rulez!



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