Accueil/Communauté/AmigaOS/Découverte/AmigaOS 4.0: le test Dern.maj: 2007-01-02



AmigaOS 4.0 : le test

AmigaOS 4.0

Après de nombreuses années d'attente, l'Amiga nouvelle génération est enfin disponible. Successeur des Amiga 1200 et 4000, l'AmigaOne, micro-ordinateur à base de processeur PowerPC, fonctionne aujourd'hui sous AmigaOS 4.0. Bien que ce dernier soit toujours en développement, il peut aujourd'hui se prévaloir d'offrir à l'utilisateur, depuis sa dernière version publique parue en Décembre dernier, un véritable système fiable, rapide et convivial. Vous avez bien lu, l'AmigaOS 4.0 est aujourd'hui vendu sur AmigaOne, que ce soit dans sa version XE, micro-C ou (bientôt) micro-I. Dans l'article qui suit, nous essaierons d'identifier ses points forts et ses lacunes afin de déterminer comment peut se positionner l'AmigaOS face aux autres systèmes d'exploitation...(article publié dans le e-zine Obligement en Décembre 2004, ré-écrit en partie depuis la 2ème mise à jour de l'AmigaOS 4.0 fin Décembre 2004).

Un hardware plus récent.

Bien que l'AmigaOS 4.0 semble également fonctionner sur les Amiga 1200 et 4000 équipés d'une carte accélératrice PowerPC, l'AmigaOne se présente actuellement comme le meilleur choix. Outre sa variété de modèles (XE, micro C, micro I - disponible début 2005), son architecture, plus récente et moins "monsieur bricolage", permet enfin de s'affranchir complètement de l'architecture propriétaire des Commodore Amiga, si puissante il y a quelques années mais terriblement dépassée aujourd'hui. Il permet également d'utiliser du matériel standard et (plus) récent: cartes graphiques, cartes son, cartes réseau, disques durs, graveurs, claviers, souris, etc sont autant de périphériques que vous pourrez trouver en grande surface, dans des enseignes spécialisées ou bien sûr chez nos revendeurs Amiga :o).

Le micro-ordinateur AmigaOne se présente donc comme une évolution majeure de la gamme Amiga, que ce soit en terme de rapidité ou d'évolutivité. Malgré les cartes accélératrices PPC qui permettaient auparavant de pousser les Amiga jusqu'à une vitesse de 200-300 Mhz, les processeurs G3 et G4 permettent de gagner en vélocité et d'atteindre des vitesses allant de 600 Mhz à 933Mhz voire 1,1 Ghz (on parle même de 1,3/1,4 Ghz pour début 2005). Si on étudie le marché Intel/Windows, il est difficile de comparer, étant donné que les familles de processeurs sont différentes: on évalue aujourd'hui qu'un PPC de même fréquence d'horloge qu'un x86 développe uneAmigaOne XE. puissance de calcul près de deux fois supérieure: un AmigaOne à 1,1 Ghz équivaudrait donc (notez le conditionnel) à un PC cadencé à 2,2 Ghz, à rapprocher'du fait que les PC vendus aujourd'hui ont en général des processeurs au moins cadencés à 2,8 Ghz. Si on compare avec le marché des MAC qui utilisent la même famille de processeurs que l'Amiga, l'écart de puissance semble finalement assez réduit ou assez énorme selon le processeur: certains G4 sont un peu plus rapides (1,25, 1,5 Ghz) mais bien sûr les G5 (de 1,8 Ghz à 2,5 Ghz) sont beaucoup plus véloces... Mais, on peut s'attendre à un support plus ou moins rapide de ces processeurs affiliés, que ce soit pour les G4 ou G5, même si ce dernier nécessitera une carte-mère complètement repensée. En d'autres termes, vous ne pourrez pas utiliser de module G5 sur les machines actuelles. De plus, le coeur de l'AmigaOS 4.0 est devenu beaucoup plus portable que les précédentes versions du système grâce à son HAL (Hardware Abstraction Layer) qui rend le noyau indépendant de la machine, ce qui permet d'envisager une ouverture plus facile vers d'autres familles de processeurs... Finie la dépendance matérielle :o). Il existe quand même un secteur où l'Amiga pourrait avoir beaucoup de retard, il s'agit de la gestion de plusieurs processeurs dans une même machine, même si le noyau ExecSG a été pensé pour gérer le SMP (Symmetric Multi-Processing), le support de multiples processeurs.

Mais il est vrai que la puissance seule du processeur n'est pas non plus suffisante pour évaluer la vitesse réelle d'un ordinateur... Outre le système d'exploitation (nous y reviendrons plus tard :o), les bus, co-processeurs et autres composants de la carte-mère ont tous une influence non négligeable sur les temps de réponse d'une machine. Prenons par exemple la mémoire vive (RAM), l'Amiga a refait son retard au niveau de la capacité de stockage (jusqu'à 2 Go): la plupart des machines "grand-public" MAC ou PC sont en effet aujourd'hui vendues avec 256 ou 512 Mo de mémoire et les machines "professionnelles" avec 1 Go ou plus. Cependant la vitesse d'accès à la mémoire est moindre sur Amiga: on utilise en effet de la SDRAM à 133Mhz alors que sur les PC ou Mac, la DDRAM permet au minimum de doubler la fréquence d'accès à la mémoire (266Mhz voire 400Mhz). Difficile de mesurer l'impact réel sur l'utilisation quotidienne de la machine mais il est possible que certains types d'utilisation soient ainsi limités (montage vidéo par exemple). Concernant la gestion des unités comme le disque dur, l'Amiga s'en sort bien en gérant des capacités de plusieurs Go tout comme sur le marché MAC/PC où les configs "grand public" comprennent en général des disques durs allant de 120 Go à 250 Go. L'accès est également rapide grâce aux contrôleurs disque ATA100 voire ATA133. L'AmigaOne dispose également, selonATI Radeon 9600 Pro. les modèles, de ports d'extension PCI 2.1 32bits (33Mhz/66Mhz) ou AGP (x2) qui permettent de profiter de cartes graphiques anciennes (Voodoo 3 ou 4), récentes (ATI Radeon 9200) voire très récentes (ATI Radeon 9600, 9700 ou 9800). Vous l'aurez compris, les cartes graphiques NVidia (Geforce) sont donc pour l'instant réservées aux MAC et PC. Côté son, des cartes son récentes (famille Soundblaster ou compatibles) peuvent être utilisées. Au départ, un chipset sonore AC97 SIGMATEL était intégré mais il n'a jamais pu fonctionner correctement: il n'est d'ailleurs plus présent dans les derniers modèles XE et un nouveau chipset fonctionnel est utilisé pour les modèles micro (AC97 CMI). Avec l'avènement d'internet et des réseaux en général, le contrôleur éthernet prend une place de plus en plus importante et l'AmigaOne n'est pas ridicule avec son contrôleur éthernet 3COM 10/100 Mo (modèles XE et micro-C) et même compétitif avec son contrôleur RTL8110 1Go/100/10 (modèle micro-I). On peut également utiliser des cartes PCI à base de RTL8029 ou 3COM 3C905. Côté USB, l'AmigaOne a une génération de retard et ne gère aujourd'hui que l'USB 1.1 alors que la plupart des ordinateurs MAC ou PC gère l'USB 2.0: la vitesse est moindre (théoriquement près de 40 fois plus lent) mais permet quand même d'utiliser les périphériques, pour peu qu'on ait le pilote approprié.

L'AmigaOne n'est donc pas conçu avec tout le matériel dernier cri disponible aujourd'hui. Il est encore en retard sur certains points, notamment en ce qui concerne la vitesse brute (processeur, bus mémoire) mais c'est néanmoins un -pas de géant- si l'on se réfère aux viellissants Amiga1200 et Amiga4000. De plus, son prix n'est pas, contrairement à ce qui a été dit, prohibitif vu le nombre d'unités produites. Rappelez-vous que l'Amiga500 coutait près de 1300 euros à sa sortie en 1987. Le prix d'un AmigaOne XE G4 varie entre 1200 et 1500 euros TTC. Celui d'un microAone-C est aux alentours de 900 euros. Si on compare le XE à un PowerMac G4, le prix est sensiblement le même voire inférieur. Par contre, acheter un PC est toujours moins cher aujourd'hui (qui s'en étonnera?) avec des prix allant de 800 à 1100 euros TTC pour une configuration équivalente mais le nombre d'unités vendues n'est pas le même :o). L'Amiga redevient donc peu à peu attrayant au niveau du matériel. Reste à savoir ce que devient l'AmigaOS...

Les périphériques.

Nous l'avons vu, l'architecture de l'AmigaOne permet en théorie d'utiliser de nombreux périphériques récents. Mais en pratique, que gère-t-il réellement pour l'instant? Pouvoir brancher un périphérique, c'est bien, l'utiliser, c'est quand même mieux :o). Les pilotes ou "drivers" sont des programmes "bas-niveau" qui permettent au système d'exploitation de communiquer avec les périphériques (claviers, scanners, imprimantes, etc). Le nombre de pilotes disponibles pour un ordinateur est donc très important: plus les drivers supportés sont nombreux, plus attirante est la plate-forme car elle permettra à l'utilisateur d'utiliser au maximum le matériel dont il dispose avant d'acheter la machine. De plus, il pourra acheter du nouveau matériel sans craindre que celui-ci ne fonctionne pas. Les pilotes permettent également d'optimiser l'utilisation de périphériques. Par exemple, un pilote pour une imprimante HP permettra d'utiliser au mieux ses capacités, beaucoup mieux qu'un pilote générique.

L'un des points forts de systèmes comme Windows ou même MAC est que les constructeurs de périphériques livrent souvent eux-mêmes les pilotes adéquats. Vu la taille du marché représenté par ces micro-ordinateurs populaires, il est dans leur intérêt de passer du temps, donc de dépenser de l'argent, pour faciliter au maximum l'utilisation de leurs matériels sous ces systèmes d'exploitation. Le résultat est sans appel: Windows dispose toujours des pilotes les plus récents de la quasi-totalité des périphériques disponibles. Il est ainsi difficile de rivaliser pour un petit marché comme l'Amiga : difficile de convaincre un constructeur de dépenser de l'argent pour un nombre "négligeable", selon eux, d'utilisateurs. Au mieux, ils font des drivers open-sources, plus faciles à porter sur les systèmes alternatifs. Au pire, ils conservent secrêtement leurs programmes et demandent des sommes prohibitives pour y avoir accès.

C'est donc avec ces contraintes non négligeables qu'a du composer l'équipe de développement de l'AmigaOS 4.0. Heureusement, beaucoup de pilotes avaient déjà été créés sous Linux, ce qui facilite grandemement la création de tels pilotes sur Amiga. Les périphériques classiques comme les écrans, les claviers et souris PS/2 fonctionnent bien sûr sans problème. Les cartes graphiques supportées (Voodoo 3/4 et ATI Radeon 7xxx/9xxx) permettent des résolutions allant de 640x480 à 1280x1024 points. Les pilotes 2D de ces cartes sont donc fonctionnels. La gestion 2D sera d'ailleurs étendue à de nombreuses autres cartes (dont les Matrox) dans la version finale grâce aux drivers SNAP de SciTech (en cours d'intégration). Les pilotes 3D ne sont pas aujourd'hui disponibles: les pilotes 3D des cartes Voodoo et Radeon (7xxx) sont actuellement dans les mains des beta-testeurs et seront intégrés dans la version finale. Les pilotes 3D 9xxx devraient normalement être disponibles (au moins pour la série 9200) mais rien n'a été testé pour le moment. Côté son, AHI permet d'utiliser de nombreuses cartes dont les très répandues SoundBlaster. Le contrôleur de disque interne VIA permet d'utiliser les disques durs IDE selon le mode PIO ou même l'UDMA, beaucoup plus rapide et moins consommateur de ressources. L'UDMA est aujourd'hui correctement géré sur micro-Aone & XE et permet d'atteindre, selon l'auteur (Stéphane Guillard), la vitesse maximale de 40 à 50 Mo/s pour quelques %Disque dur SATA. d'utilisation CPU (contre 12-13 Mo/s pour 80% d'utilisation du CPU en mode PIO). Notons cependant quelques problèmes sur les modèles XE lors d'une utilisation simultanée du VIA et du contrôleur éthernet. Ce problème, qui peut être contourné aujourd'hui par l'utilisation d'un contrôleur externe de type SiI0680 IDE, devrait "normalement" être résolu par un fix hardware (déjà intégré sur les machines vendues actuellement chez certains revendeurs) lors de la livraison de la version finale. Un pilote SATA Si3112 est également en beta-test et un pilote SATA-2 (300 Mo/s) est également en cours de développement (par Stéphane Guillard). Beaucoup de lecteurs de CDROM, de DVD, graveurs ou autres combos fonctionnent. D'autres non, semble-t-il. La grande majorité des imprimantes se branchant sur le port parallèle fonctionnent, même si il n'existe pas toujours un pilote spécifique et optimisé pour celles-ci. Concernant les périphériques internet, pas de problème particulier: modems 56K se branchant sur le port série, modems ADSL éthernet, routeurs modem éthernet et même Freebox fonctionnent sans soucis. La limitation la plus importante aujourd'hui est sans doute la gestion limitée des périphériques USB: toutefois, les pilotes HUB et HID permettent aujourd'hui d'utiliser souris, claviers, clés et appareils photo. Les autres périphériques (scanners, imprimantes, etc), quoi que détectés, ne sont pas gérés, faute de pilote.

L'AmigaOS 4.0, malgré son jeune âge (sorti officiellement en Avril 2004), gère déjà beaucoup de périphériques. Vous pouvez trouver une liste plus détaillée sur l'excellent site anglophone IntuitionBase, véritable bible de l'AmigaOne/AmigaOS 4.0. N'oubliez pas que la version finale complètera encore cette liste, surtout en périphériques USB (plus d'informations sur le site officiel).

Le Démarrage.

L'AmigaOne utilise le firmware U-Boot 1.1.1, une sorte de BIOS PC en plus complet. Basé sur le projet open-source du même nom (U-boot), l'équipe de développement de l'AmigaOS 4.0 l'a notablement amélioré. U-boot est utilisable à partir de commandes en ligne (plus d'une trentaine) et d'un menu en mode graphique, qui permet d'effectuer les actions les plus courantes (choix de l'unité de boot, contrôle état périphériques, etc). Ce firmware permet, après l'initialisation du matériel, de lancer le démarrage du système d'exploitation (qui peut être Linux ou AmigaOS 4.0): il détecte l'unité de boot (disque dur en général), lit son RDB pour y trouver le SLB (Second Level Booter) qui va scruter les différentes partitions afin de lancer celle d'amorçage. Les modules du KickStart, le noyau puis la startup-sequence sont alors lancés. On peut même accéder lors du boot à la early-startup, comme au bon vieux temps... Le Workbench apparaît en général après une vingtaine de secondes et moins de 10 secondes après un reboot, ce qui le place favorablement face à des systèmes comme Linux. Concernant Windows, les temps de boot sont plutôt variés (en général de 20 à 50 secondes). L'Amiga s'en sort donc plutôt honorablement. Cependant, Windows fait la différence avec un "mode veille" qui permet de "réveiller" l'ordinateur en moins de 5 secondes!

Le système.

L'AmigaOS 4.0 est le résultat de plus de 3 ans d'efforts: l'équipe de développement, qui compte environ 30 personnes, nous offre sans doute ce qui est l'une des mises à jour les plus importantes, en tout cas la plus attendue de l'histoire mouvementée de l'Amiga. Outre le portage du système en code PPC, ils ont su retirer les nombreuses dépendances matérielles pour en faire un système plus ouvert et plus portable. L'AmigaOS 4.0 "pèse" aujourd'hui moins de 50 Mo et est donc toujours beaucoup plus compact que ses principaux concurrents que sont Windows, MacOs ou même Linux. L'altivec est même supporté au niveau du noyau et permet donc au système de commencer à profiter des qualités du G4. ExecSG apporte plusieurs améliorations notables: outre son HAL, le support de multiples processeurs (SMP), le multi-threading, la virtualisation de la mémoire sont quelques-unes des fonctionnalités qui sont (ou seront) disponibles.

Sitôt le Workbench affiché, l'utilisateur retrouve un système familier: l'AmigaOS. A n'en pas douter, l'équipe de développement a veillé à ne pas dénaturer le Workbench de façon à ce qu'il soit immédiatement identifié comme un Amiga. Le plan de travail a cependant bien évolué visuellement. Le plus frappant est sans doute le thème par défaut qui passe d'un mélange hasardeux gris foncé/bleu à un joli bleu sur fond blanc, tout en ajoutant quelques Le Workbench.touches de gris clair et violet bienvenues. Ajoutez à cela une nouvelle police beaucoup plus agréable à lire, des dégradés possibles dans les barres de titres, dans les fenêtres ou dans les gadgets, des menus translucides aux bords arrondis, de jolies icônes et vous aurez une idée plus précise du nouveau Workbench. L'interface a elle également été améliorée: beaucoup plus homogène, elle repose maintenant uniquement sur le moteur graphique Reaction qui a, pour l'occasion, été fortement optimisé et étendu. La notion de styles a également fait son apparition: vous choisissez le thème 3D, XEN ou Flat et la GUI est (partiellement pour l'instant) mise à jour en conséquence. L'un des points forts de cette nouvelle version est que la GUI est totalement paramétrable: du bord d'une fenêtre à l'apparence d'un ascenseur en passant par le dégradé de la barre de titre, tout est configurable. D'autres améliorations visuelles sont également disponibles: par exemple, l'icône des fichiers sans icône (justement :o) apparait plus pâle, légèrement transparente, ce qui permet de les identifier immédiatement. On peut également modifier ce qui est indiqué dans la barre de titre du Workbench (nom du processeur, mémoire libre, etc) et les fenêtres, dont celle du Workbench, peuvent comporter une icône dans leur barre de titre. AmiDock, la barre d'icônes a également été reloockée et peut maintenant être légèrement transparente :o). L'aspect visuel de l'AmigaOS a donc bien évolué, semble plus moderne et n'est pas ridicule face à des systèmes comme WindowsXP ou même MacOS, même si cela reste une histoire de goût.

L'ergonomie du système a elle aussi été perfectionnée. Beaucoup de fonctionnalités apportées autrefois par des logiciels tiers ont été intégrées au système, ce qui limite le recours trop systématique aux patchs divers et variés. Par exemple, on peut maintenant figer les menus ; on n'est plus obligé de maintenir le bouton droit pour aller sélectionner une option. Les menus peuvent être appelés de n'importe où, quelque soit la position du pointeur de souris. On peut également rendre les menus transparents, effet garanti :o). Les raccourcis-clavier ont été repensés et sont bien plus intuitifs ([Amiga]+[A] pour sélectionner le contenu d'une fenêtre, [Amiga]+[Z] pour annuler la sélection par exemple). On peut toujours sélectionner une icône en tapant au clavier sa première lettre mais maintenant, elle clignote brièvement (fréquence paramétrable) pour mieux l'identifier. Les fenêtres ASL qui permettent de naviguer dans l'architecture fichier du système conservent leur menu contextuel permettant de renommer, supprimer, etc un fichier ou de choisir un ordre de tri, le tout étant bien sûr activable par des raccourcis-clavier, les mêmes que sous le Workbench, bien sûr :o). Malgré la taille importante des résolutions, il peut être utile de se "débarrasser" d'une fenêtre sans toutefois la fermer: il est maintenant possible de la faire sortir en la faisant simplement glisser hors La fenêtre 'info' d'un répertoirede l'écran du Workbench. Autre nouveauté, lorqu'on demande l'information d'une icône, sa position en pixels est maintenant affichée. Dans le cas d'un répertoire, on peut même choisir le champ de vision ("seulement icônes", "tous les fichiers", etc) ou le mode de visualisation ("icône", "nom fichier", etc). Vous pouvez même maintenant indiquer que vous souhaitez reprendre les caractéristiques de la fenêtre parente. Toutefois, si la fenêtre est déjà ouverte, vous devrez la fermer et la ré-ouvrir pour que les nouveaux réglages soient pris en compte. Lorsque vous sélectionnez une ou plusieurs icônes, la sélection se fait immédiatement, sans attendre que le bouton de la souris soit relâché. Si vous sélectionnez plusieurs icônes, elles sont également rangées par colonne tant quelles sont déplacées, très fonctionnel. Bien sûr, tout cela est paramétrable dans les préférences. Lorsqu'on sort une icône pour la déposer sur le Workbench, il existe maintenant une option "Open Parent" dans le menu "Icon" qui permet d'ouvrir la fenêtre parente afin de pouvoir l'y placer à nouveau. Les opérations de transfert/copie/suppression sont elles agrémentées de fenêtres contenant une barre de progression indiquant la progression du traitement: pratique. Il est vrai que cela existait déjà mais seulement pour les copies, semble-t-il. Un autre vrai plus ergonomique est la nouvelle version d'Amidock qui n'a plus rien à voir avec la version précédente, tant elle a été améliorée! La nouvelle barre d'icônes est sensationnelle, jugez plutôt: les icônes ou dockies peuvent être réactualisées régulièrement, ce qui permet d'avoir une pendule ou un état d'occupation du processeur qui évolue en temps réel, vraiment excellent et très pratique. On peut également, d'un clic droit sur une icône, effectuer divers actions comme la retirer de la barre ou ouvrir sa fenêtre parente sur le Workbench, ce qui n'était pas possible avant. Mais encore plus génial, ce menu est contextuel, c'est-à-dire qu'il varie selon le dockie! On peut quasiment tout paramétrer, ce qui est toujours facilité par AmiDock qui réactualise immédiatement sa barre en fonction de vos choix. On peut régler le degré de transparence de la barre, la cacher, créer des raccourcis-clavier, utiliser des images de fond, créer de sous-répertoires de dockies, etc. Bref, tout plein d'améliorations plus ou moins visibles qui rendent l'Amiga très compétitif voire plus :o) par rapport aux autres systèmes d'exploitation dans ce domaine.

Outre l'ergonomie, la réactivité était aussi l'un des points forts de l'AmigaOS. Cependant, les années passant et le système n'évoluant pas ou peu, elle avait quelque peu perdu de sa superbe... Mais, la nouvelle version du système est tout simplement bluffante. Tout est ultra-rapide voire le plus souvent immédiat :o). Par exemple, l'affichage de la partition système "AmigaOS" sur le Workbench qui prenait 5 à 6 secondes sur mon Amiga1200 68030 OS3.9, est maintenant instantané sur mon AOne (à taille équivalente bien sûr ;o). Ca vous donne une idée du gain de réactivité :o). La gestion des fenêtres sous le Workbench est tout simplement ultra-rapide: ouverture, fermeture, affichage du contenu, tri du contenu, déplacement, redimensionnement, tout fonctionne avec souplesse et fluïdité. Le déplacement ou redimensionnement d'une fenêtre se fait réellement: on voit évoluer la position ou la taille de la fenêtre immédiatement sans avoir besoin de relâcher le bouton de la souris comme avant. Seul petit bémol quand même, sur les fenêtres d'applications contenant des gadgets (boutons, zones, etc), on a un clignotement significatif lors d'un redimensionnement... C'est vraiment la seule faiblesse que j'ai décelé pour l'instant :o). Un autre exemple du gain substantiel de performance sur la réactualisation graphique est le raffraichissement de la barre AmiDock: Wordworth 6.0 sous AmigaOS 4.0après avoir ajouté une nouvelle catégorie, la barre mettait 5 secondes à se réactualiser sur le Workbench de mon A1200. C'est maintenant instantané. La vitesse générale des applications natives est très bonne, mis à part bien sûr des émulateurs comme UAE ;o). L'émulation 68K n'est pas en reste et offre un bon taux de compatibilité et une rapidité certaine: Personal Paint 7.1, Wordworth 6, MakeCD, Frying Pan et Aminet Radio sont des exemples de programmes fonctionnant parfaitement. Certains programmes comme comme IBrowse 2.3 ou Song Player fonctionnent bien en général mais il leur arrive de planter: quand je dis "planter", l'Amiga n'est pas bloqué mais Grimreaper apparaît, vous demandant de tuer la tâche en question. Vous pouvez ensuite continuer à utiliser votre machine. Certains programmes comme Hippoplayer ne fonctionnent pas du tout. Retrouvez une liste plus complète mais pas exhaustive sur le site de Boing attitude :o). Revenons un instant sur Wordworth pour une nouvelle preuve de la réactivité retrouvée sous AmigaOS 4.0: sur mon A1200, il mettait 8 secondes à démarrer; maintenant, il met 2 secondes. L'émulation dont je vous parle est l'émulation classique "interprétée": elle utilise cependant les bibliothèques (libraries) natives du système lorsque le programme leur fait référence. Par exemple, une application qui utilise les datatypes utilisera bien sûr leur version native, beaucoup plus rapide. Par rapport à un A1200 à 60Mhz, on constate généralement un gain de vitesse de facteur 4: oui, vous avez bien lu, les applications émulées s'exécuteront au minimum 4 fois plus rapidement que sur votre ancien Amiga. De plus, l'émulateur JIT, plus rapide, est en cours de test et sera intégré dans la version finale. Là encore, l'AmigaOS a fortement progressé et redevient à nouveau compétitif avec des systèmes comme MacOS ou Windows au niveau de la réactivité générale du système.

L'architecture de la partition système a légèrement évolué mais on retrouve tous ces répertoires qui ont fait et font l'Amiga: les répertoires C, Devs, L, S, Classes, Tools et les autres sont toujours là, bien sûr. On notera quand même l'apparition de quelques nouveaux répertoires: Kickstart, Internet et MUI. Le répertoire Kickstart contient ce qui était auparavant en ROM, ce qu'on appelle les modules de kickstart, en fait les bibilothèques de base, comme par exemple ExecSG ou DOS, nécessaires au démarrage du système. il devient donc aisé de faire évoluer le kickstart: alors qu'avant, il L'architecture du système (notez les fichiers sans icône qui apparaissent légèrement transparents)fallait changer physiquement de ROM (clippée sur la carte-mère), maintenant, il suffit d'une simple copie de fichiers. Le répertoire Internet contient tout ce qu'il faut pour se connecter, y compris le nouvel assistant (wizard) de création d'une connexion. Le répertoire MUI contient la version 3.9 native OS 4.0 de la célèbre GUI afin d'assurer la compatibilité de toutes les applications 68K y faisant appel, une version non enregistrée donc. A propos, la GUI Triton est également supportée sous l'AmigaOS 4.0. Mais la GUI officielle reste bien Reaction. Un nouveau système de gestion de fichiers est utilisé pour naviguer dans l'arborescence: FFS2, qui est un portage PPC de FFS mais pas seulement bien sûr :). Il supporte par exemple les noms longs pour les fichiers ou répertoires (jusqu'à 107 caractères). La vitesse est sensiblement améliorée grâce à un cache de données. Son architecture multi-threadé renforce le multi-tâche du système en autorisant plusieurs opérations de lecture/écriture simultanément. Il supporte les unités de stockage de plus de 4 Go (ouf!) et les unités amovibles comme les lecteurs ZIP, JAZ, etc. L'AmigaOS 4.0 gère également les systèmes FFS et SFS et bien sûr les CDs via le CDFileSystem. Les performances d'accès aux unitésDéfinition de la taille du buffer de copie (Copy Buffer Size) IDE ont donc été améliorées: le mode PIO d'accès au disque permet déjà de sensiblement diminuer les temps d'accès. L'UDMA promet de gagner encore plus de temps. Je rappelle que, faute de contrôleur externe et de fix hardware, je n'ai pas pu tester les gains occasionnés par l'UDMA. Par exemple, dans les mêmes conditions (même dossier, surcharge machine, taille de blocs, nombre de buffers, etc), le calcul de la taille d'un dossier de 94 Mo prend 1 min 4 sec sur mon A1200 et seulement sur 2 secondes sur l'AOne. Autre exemple, la copie via le Workbench d'une partition de 94 Mo prend 22 min 30 sec sur mon A1200 et 10 min 30 sec sur mon AOne. On peut encore améliorer un peu la vitesse de tranfert via les preférences du Wor kbench grâce à une nouvelle option qui permet de définir la taille du buffer de copie: en le passant de 64Ko à 4096Ko, on obtient un gain de vitesse de 6 à 7%, c'est toujours ça :o). Des gains substantiels de vitesse donc par rapport à l'ancienne génération d'Amiga mais qui, sans l'UDMA, sollicitent beaucoup (trop) le processeur. Si par exemple, je supprime mon dossier de 94 Mo et que j'essaie d'ouvrir mon fameux Wordworth, il ne met plus 2 secondes mais 8 secondes pour se lancer. De plus, si l'on compare avec Windows et MacOS dont la vitesse de transfert est souvent supérieur à 50 Mo/s, il semble bien que sur ce terrain, l'AmigaOS est en retard et doit encore progresser.

Abordons enfin le paramétrage du système, symbolisé par les célèbres "Préférences" dont le nombre à augmenté. Il y a maintenant 26 préférences disponibles! Elles ont quasiment toutes été reliftées avec Reaction, ce qui leur donne un aspect très homogène et cohérent. Certaines affichent également des bulles d'aide sur certaines zones. Après avoir comparé une à une toutes les préférences de l'amigaOS 3.9 avec celles de la version 4.0, il semble bien qu'elles aient pratiquement toutes été améliorées, voire fusionnées pour certaines comme "IControl" qui a été intégrée dans la nouvelle préférence "GUI", sans doute celle que vous utiliserez le plus. Elle permet comme son nom l'indique de régler les paramètres de l'interface. Quand je dis "les paramètres", je devrais dire "tous les paramètres" car vous pouvez absolument tout régler: Prefs GUIl'affectation des couleurs, le positionnement et l'apparence des fenêtres, l'apparence des gadgets (boutons, liste, ascenseur, etc), les menus, le style de l'interface, les options de visualisation et bien d'autres choses. Le résultat est que chacun peut définir son Workbench :o). Parmi les fonctionnalités intéressantes, on a la possibilité de définir des dégradés, que ce soit dans le choix des couleur, l'intensité ou même l'orientation et cela pour les boutons, les barres de titre, les menus, etc. Picasso96 et AHI faisant maintenant parti du système, le premier réellement intégré et le second en tant que contribution, deux nouvelles préférences ont logiquement vu le jour et n'ont d'ailleurs pas encore adopté le look Reaction. "AHI" permet notamment de jouer un son de test, pratique lors de l'installation pour vérifier que sa carte sonore est bien reconnue. "Picasso96Mode" permet de définir les différents résolutions que l'on peut utiliser; enfin tout est fait automatiquement à l'installation et vous n'aurez normalement pas à y toucher ;o). La préférence "ScreenMode", légèrement relookée, permet toujours de sélectionner la résolution que vous souhaitez utiliser pour le Workbench. "AmigaInput" Prefs Internetpermet de configurer les souris, joysticks et autres manettes: il permettra notamment de remapper l'utilisation de certains boutons. "DefIcons" qui permet de lier un type de fichier à un logiciel a également été ajouté. Cela permet par exemple, de charger automatiquement une page web dans IBrowse si on double-clique sur un fichier HTML. "DOS" est une nouvelle préférence qui permet de définir différents paramètres liés à la gestion de fichiers/processus (taille de la pile, utilisation de l'astérisque, etc). La préférence "Font", légèrement modifiée, permet de gagner quand même l'anti-aliasing et la possiblité de mettre en cache certaines polices de caractères (comme celles de Wordworth par exemple). La préférence "Input", elle aussi restructurée, permet maintenant de préciser, en plus du type, un libellé complémentaire pour chaque clavier disponible. L'utilisateur pourra également y indiquer si il utilise un clavier Amiga. "Internet" est une nouvelle préférence qui permet de gérer tout ce qui concerne Internet et les réseaux en général: DNS, routes, serveurs, etc. On peut aussi définir des services par port. La préférence "Locale", bien plus lisible, a également été restructurée avec un jeu d'onglets. C'est également l'occasion de préciser que la localisation française ne sera livrée que lors de la sortie de la version finale du système. La préférence "Palette" a intégré de nouvelles fonctionnalités comme la possibilité d'échanger ou de copier des couleurs, de créer des dégradés ou même de restaurer les couleurs par défaut. Une nouvelle préférence nommée "PopupMenu" permet notamment de définir les menus contextuels: effet d'apparition, espacement, style sont quelques uns des paramètres disponibles. La préférence "Screens", nouvelle elle aussi, permet de paramétrer l'apparence d'écrans publics autres que le Workbench: dimensions, apparence, GUI, palette, etc; tout peut être redéfini. La préférence "Time" dispose d'une nouvelle fonctionnalité intéressante: la possibilité de télécharger l'heure à partir d'un serveur situé sur le web. "USB" est la nouvelle préférence permettant de configurer tout ce qui concerne... l'USB bien sûr! Terminons enfin par la préférence "Workbench" qui a elle aussi été ré-organisée. Elle permet dorénavant de déterminer, outre la taille du buffer de copie, d'autres paramètres concernant le tirer/déposer possible sur les icônes: degré de transparence de l'icône sélectionnée, libellé tiré avec l'icône, etc. Les préférences "Asl", "Overscan", "Pointer", "Printer", "PrinterGfx", "PrinterPS", "Sound" et "WBPattern" n'ont, quant à elles, pas de nouvelles fonctionnalités. Le haut niveau de paramétrage, qui est une des grandes qualités du système, ne se dément pas avec l'AmigaOS 4.0. Bien au contraire, le concept est encore plus exploité pour notre plus grand plaisir. L'Amiga se révèle plus compétitif que jamais dans ce domaine face à des systèmes comme Linux ou Windows.

Outils.

L'AmigaOS 4.0 est bien sûr livré avec son lot d'outils qui permet de le gérer au mieux, jour après jour. On retrouve les classiques "System", "Tools" et "Utilities". Concernant les outils du système, on trouve là aussi de nouveaux programmes bien utiles. Commençons par "FormatCDRW" qui permet de formater les CDRWs et de les utiliser comme de vulgaires disquettes :o). Toutes les opérations classiques sont disponibles: renommage, copie, suppression, etc. Le système FFS2 est utilisé, ce qui veut dire que les CDs sont utilisables d'un AmigaOS 4.0 à un autre. Par contre, le CD n'est pas lisible sous les autres systèmes, sauf si ils gèrent le FFS2. Très pratique pour passer des données d'un AmigaOne à un autre, même si pour l'instant, lors d'opérations entre le disque et le CDRW, le système ralentit notablement. Là encore, l'utilisation de la DMA semble, d'après l'équipe de développement de l'AmigaOS 4.0, résoudre ces problèmes. On y trouve GrimReaper que je nomme affectueusement le "maitriseur de plantes": c'est en effet lui qui apparaît lorsqu'un plantage va survenir: il permet la plupart du temps de ciconscrire les effets indésirables de cette erreur d'exécution. Un petit mot sur l'AREXX qui est toujours là mais qui n'a pas connu d'améliorations, faute de posséder les droits. IBM a récemment annoncé que REXX allait devenir "open-source": c'est peut-être l'espoir de voir AREXX reprendre son évolution... Le shell a également été amélioré avec enfin la complétion automatique sur les noms de fichiers. Terminons par deux programmes, "USBStart" et "USBStop" qui permettent respectivement d'activer et de désactiver la pile USB. Parmi les "Tools", on trouve également quelques nouveaux programmes bien pratiques comme USBInspector qui référence toutes les unités USB reconnues tout en indiquant des informations concernant chaque unité. On y recenseFormattage d'un CDRW. également les commodités, toujours présentes (Exchange, FKey, AutoPoint, etc) et les nouveaux (et nombreux) Dockies (clock, online, etc) pour Amidock. HDToolbox n'est plus de ce monde: après avoir versé une p'tite larme quand même :o), son successeur, Media Toolbox, reprend le flambeau. Digne héritier, il surpasse son modèle dans beaucoup de domaines. On peut par exemple choisir le mode d'intervention (Expert ou standard) et certaines actions sont ainsi interdites si on n'est pas "expert". Petit plus sans grande utilité à mon avis, on peut éjecter/injecter les CDs d'unités amovibles comme les graveurs. Sympa quand même :o). Des fonctions supplémentaires, nommées "SCSI Utilities", permettent de tester du matériel SCSI ou même d'obtenir des renseignements comme la température par exemple, sans doute destiné aux A1200 PPC et A4000 PPC. La gestion du RDB des disques semble beaucoup plus complète, tout comme celle des partitions. La gestion des disques est d'ailleurs complétée par un nouvel outil "PartitionWizard" qui permet de vérifier, réparer, analyser ou optimiser des partitions. Vous pouvez même annuler des suppressions de fichiers. On retrouve enfin dans les "Utilities" "NotePad", le sucesseur d"EditPad", qui est plutôt convaincant: je l'utilise d'ailleurs pour mes développements. L'ultra-célèbre "Multiview" est bien là, toujours présent quand on a besoin de lui et on trouve AmiGS et AmiPDF qui permettent de visionner et d'imprimer des fichiers PDF (1.4). Bref, ces outils complémentaires permettent de maintenir efficacement son système. On regrette cependant, en les comparant à ceux de Windows ou Linux par exemple, qu'il n'y ait pas encore d'outils intégrés qui permettent d'indiquer des informations concernant le processeur (température, pourcentage d'occupation, etc).

Développement.

Le SDK livré avec l'AmigaOS 4.0 permet de programmer en C, C++ voire assembleur: les compilateurs GCC 3.4.2 et VBCC 0.8 sont livrés. Gdb, l'outil permettant de déboguer au niveau de sources, est également présent. Couplé à GrimReaper, il permet au développeur, lorsqu'un programme plante, de voir la ligne du source en erreur: appréciable :o). Il permet aussi à l'utilisateur d'indiquer en cas de crash au codeur plusieurs infos comme par exemple, le nom du module qui a déclenché l'erreur, ce qui facilite le beta-testing. Des contributions intéressantes comme les bibliothèques LIBSDl et STLPort ont également été intégrées. Le SDK contient également des documentations concernant le système, les autodocs mises à jour et quelques exemples de programmation, trop rares cependant à mon goût. Heureusement, les précédents SDKs apportent toujours beaucoup d'aide et d'exemples. Pensez également à parcourir les news-groups de Google ou le site Guru-Meditation, un site de développement francophone 100% Amiga. Il n'existe pas pour l'instant d'environnement de programmation digne de ce nom: j'utilise personnellement NotePad et un Shell, on ne peut pas faire plus minimaliste :o). Il existe cependant GoldEd qui fonctionne très bien en émulation et qui apporte un confort appréciable. Il n'existe pas pour l'instant d'outils plus sophistiqués comme un générateur d'interface ou un IDE.

Ceux qui développaient déjà sous AmigaOS ne seront pas dépaysés: on retrouve la plupart des bibliothèques de fonction habituelles ("Dos", "Exec", etc). Le son est géré via l'API "AHI" et les graphismes via les API "graphics" et "picasso96". L'utilisation de ces libraries a cependant évolué puisqu'on passe maintenant par des interfaces pour pouvoir utiliser leurs fonctions. Quelques autres nouveautés sont quand même présentes. la bibliothèque "application" permet de gérer les intéractions entre les programmes en cours d'exécution. Déclarer un programme au Amiga Input.système permet notamment de se faire connaître auprès des autres applications, de communiquer avec elles, de leur passer des ordres, etc. Par exemple, un player vidéo peut demander à un économiseur d'écran de ne pas se déclencher pendant le visionnage d'un film. Cette librairie définit également un système homogène de préférences défini en XML. AmigaInput permet de gérer de façon transparente les intéractions de l'utilisateur avec l'ordinateur: le codeur qui utilise cette API permet à son programme d'être compatible non seulement avec tous les claviers, souris et manettes de jeu (USB) qui existent aujourd'hui mais également avec tous ceux qui seront créés dans le futur et qui disposeront d'un driver sous AmigaInput. Cette bibliotèque permet un reroutage des appels à la lowlevel.library (API utilisée pour les jeux). Un bon moyen de rendre ses programmes évolutifs :o). Les bibliothèques Reaction et Intuition ont été grandement optimisées et améliorées avec plus de 50 nouvelles fonctions. De gros manques sont maintenant comblés comme par exemple, la possibilité de créer des bulles d'aide. Concernant le développement 3D, Mesa 5.0 (OpenGL) sera normalement porté pour la version finale, mais rien n'a été confirmé pour le moment... Le SDL fonctionne très bien sous AmigaOS 4.0 et d'ailleurs de nombreux jeux ont déjà été portés.

L'AmigaOS 4.0, malgré quelques avancées, est toujours à la traine en ce qui concerne les environnements de développement et c'est un gros désavantage par rapport à des plate-formes comme Windows ou MacOS où l'on trouve ce genre de programmes à foison. Peut-être verra-t-on une nouvelle version de StormC mais pour l'instant, rien n'est moins sûr. Il reste quand même l'énorme fun à développer sur Amiga, bien sûr :o).

Logiciels.

De plus en plus de logiciels natifs sont disponibles sous AmigaOS 4.0, le site OS4Depot en recense déjà 223, qui sont freewares. Bien sûr, cela va du petit outil qu'on utilise à partir d'un shell à des applications plus complexes comme le jeu PowerManga, SnoopDOS ou UAE. Depuis quelques semaines, le premier logiciel commercial est même disponible: il s'agit de Audio Evolution, qui permet de concevoir, mixer ou éditer des effets sonores. Mais, comparativement aux systèmes concurrents comme Windows, MacOS ou même Linux, l'AmigaOS dispose de beaucoup moins de programmes, quelque soit le domaine et surtout de moins de professionnels de l'édition. Mais ils ne sont pas tous partis et il reste des sociétés, groupes ou individus talentueux qui travaillent toujours: découvrons leurs principaux logiciels disponibles aujourd'hui.

Dans le domaine de l'image, de nombreux programmes sont déjà disponibles: on trouve quelques bons viewers comme PicShow (natif), Visio (natif) ou le toujours plus rapide Multiview (natif). Côté dessin 2D, peu de programmes à se mettre sous la dent: PersonalPaint 7.1 (émulé) est heureusement là; un portage est d'ailleurs en cours. La retouche d'images est pour l'instant limitée à des programmes émulés (Photogenics 5) mais deux logiciels natifs seront normalementDv Player, le player de films MPEG et DVDs! disponibles courant 2005: Candy Factory 2 et Art Effect. Aucun programme n'est disponible aujourd'hui, à ma connaissance, pour dessiner ou créer des dessins/scènes 3D. Concernant la vidéo, on est plutôt bien servi: AMP 1.05 (natif) permet de visionner animations mpeg ou avi, même si il manque encore quelques codecs. Il peut également li re les DVDs non protégés: vous devez cependant aller sélectionner manuellement les fichiers VOB. Le rendu est pour l'instant plutôt saccadé à partir du lecteur de DVD, dûe vraisemblablement à l'absence du mode UDMA. Moovid (natif), livrée avec le système depuis la 2eme mise à jour, permet de jouer les films AVI et MOV, même si il ne semble être pour l'instant qu'un "simple" portage de la version 68K. MPlayer, bien connu sous Linux, est en cours de portage. J'ai également testé Dv Player (natif) qui sera intégré à la version finale du système: Dv Player se rapproche d'AMP mais il semble plus ergonomique. Il joue également les DVDs non protégés, de la même façon, c'est-à-dire avec une sélection manuelle des fichiers et avec un rendu plutôt saccadé. Il existe également des outils intéressants concernant le mpeg. Par exemple, mpgtx 1.3 (natif) permet de scinder, joindre, manipuler des animations de ce type.

Dans le domaine du son, de nombreux programmes sont déjà disponibles. SongPlayer 1.62 (émulé) et TKPlayer 1.3 (émulé) permettent de jouer de nombreux de musiques: mp3, aiff, iff, wav, etc. Amplifier 2.21 (émulé) et AmigaAmp 2.12 (émulé) permettent de jouer du mp3. ProPlayer 1.3 (natif) permet de jouer les modules Protracker et Soundtracker. Aminet Radio (émulé) permet lui d'écouter des radios émises sur internet. Nous l'avons vu, Audio Evolution, premier logiciel commercial de l'AmigaOS 4.0, permet de créer/mixer des sons. Sample Manager 1.3 (émulé) permet enfin de charger, jouer et convertir des sons dans les formats les plus usités. Vous pouvez bien sûr écouter des CDs via PlayCD ou tout simplement par le Workbench: le datatype "aiff" a en effet fait son apparition. Il permet donc de jouer directement un CD musical sans passer par un outil supplémentaire.

Le domaine bureautique est sans doute l'un des moins fourni en applications natives. On trouve cependant l'éditeur Notepad 50.19, plutôt efficace, livré avec le système. Bien sûr, la plupart des éditeurs de texte 68K de l'Amiga, dont le fameux GoldEd, fonctionnent correctement en émulation. Les traitements de texte Wordworth 7, Amiga Writer 2.2 et Final Writer, tous émulés, permettent de satisfaire pas mal de besoins en matière de documentation: rédaction de mémoires, CVs, cartes de visites, etc; tout cela est possible. OpenOffice ou Abiword, deux softs du monde Linux, pourraient être portésAmiPDF, bluffant de rapidité :o) mais sans doute pas avant longtemps car cela représente un travail colossal. On peut d'ailleurs s'interroger: ne vaut-il pas mieux améliorer un logiciel existant et optimisé pour l'Amiga plutôt que de porter de tels "monstres" provenant d'autres systèmes? le débat est lancé... PageStream 4 (émulé) permet aussi aux adorateurs de la PAO de concevoir leurs journaux ou autres fanzines. Ce fabuleux logiciel peut notamment charger/générer des documents au format PDF. D'après les auteurs, une version native est prévue. AmiPDF, intégré au système, permet de visualiser très rapidement les documents PDF (v1.4). APDF 1.3 (émulé) fonctionne lui aussi mais la qualité du rendu est moindre. Un seul tableur, d'ailleurs émulé, est disponible aujourd'hui: Turbo Calc. La gestion de bases de données est également possible avec Quickfile 3 (émulé) ou MuiBase (émulé). La gestion de comptes bancaires est également possible grâce à HomeBank (émulé). Terminons en parlant un peu de l'impression: le moteur d'impression du système reste le même pour l'instant mais fontionne correctement et donne d'excellents résultats avec par exemple, l'impression sous AmiPDF. On est cependant loin encore de pouvoir sortir des images de qualité photo. TurboPrint (émulé) fonctionne semble-t-il sans problème. Je vous rappelle que seules les imprimantes branchées sur le port parallèle fonctionnent pour le moment.

L'internet, domaine important s'il en est, est plutôt bien supporté. L'accès à Internet et aux réseaux est assuré par l'excellent Roadshow, la pile TCP/IP intégré au système. La mise en réseau est également facilitée grâce au logiciel Samba 2.0.7 (émulé). La navigation sur internet est sans doute le gros point faible de l'Amiga. Trois navigateurs ont survécu à l'avénement de la nouvelle génération: IBrowse, AWeb et Voyager. IBrowse 2.3 (émulé) fonctionne plutôt bien et permet la gestion de site sécurisé grâce à AmiSSL (émulé). AWeb, devenu "open-source", évolue également bien et est devenu natif depuis peu. Voyager (émulé) fonctionne quant à lui beaucoup moins bien. Malgré tout, ces navigateurs ont pas mal de retard... Ils ne gèrent pas le CSS, le flash, Java et plus ou moins bien le javascript. C'est pourquoi, beaucoup attendent avec impatience Amizilla, le portage Amiga de Mozilla, qui a d'ailleurs connu sa première release récemment, sans toutefois être pour l'instant utilisable. Et on se repose à nouveau la question: vaut-il mieux un "monstre" ou un logiciel optimisé 100% Amiga? Il existe cependant Swfplayer, un logiciel natif, qui permet la visualisation de fichiers flash. L'auteur travaille d'ailleurs actuellement sur une bibliothèque flash, qui pourrait ainsi être utilisée par nos navigateurs. La gestion des courriers électroniques est possible grâce à deux logiciels natifs: le légendaire YAM 2.4 et le nouveau Simple Mail 0.21. Les transferts FTP sont également possibles grâce à Simple FTP, AmitradeCenter ou AmiFTP, tous émulés. Le tchat en ligne est rendu possible grâce à Jabberwocky (émulé), WookieChat, un client IRC natif, ou bien d'autres encore.

Le domaine du jeu n'est pas délaissé. Hyperion Entertainment vient même d'offrir à ceux qui avaient acheté Freespace, l'épisode "The Great War", portage du jeu sous AmigaOS 4.0 (rendu logiciel pour l'instant). Belle initiative. On recense déjà plus de 30 jeux natifs dont de nombreux ports SDL. Xrick, un clône de Rick Dangerous, est XRick, le clône de Rick Dangerous :o)vraiment excellent. Un clône de Super Mario est également disponible. Là encore, ça vaut le coup d'oeil :o). De nombreux shoot-em up sont disponibles. Beaucoup de jeux émulés sont également jouables. Scummvm permet de jouer aux jeux d'aventure provenant de Windows comme le drôlissime Sam&Max. UAE permet, quant à lui, de jouer aux jeux AGA et ECS écrits pour les anciennes générations d'Amiga. J'ai pu jouer par exemple à l'excellent "Croisière pour un Cadavre". l'émulateur Warp3D est en beta-testing et permettra de lancer des jeux tels que WipeOut. D'autres jeux natifs sont prévus pour 2005, notamment de la part d'Hyperion. N'oublions pas, c'est l'heure de l'auto-promo, le prometteur Word Me Up ;o), jeu créé à l'origine sur AmigaDE.

Bilan

L'Amiga nouvelle génération a encore, malgré sa nouvelle génération, de grosses lacunes. En effet, son manque de puissance brut (processeur, bus mémoire, etc), son manque de pilotes (USB) et son retard concernant certains logiciels-clé (navigateur, suite bureautique, etc). Il est clair qu'il ne faut pas espérer convaincre d'utilisateurs de Windows si ils ne peuvent pas au moins lire leurs documents Word, Excel ou Powerpoint. Cependant, l'Amiga a refait une partie de son retard et possède de nombreux atouts par rapport aux autres systèmes: Réactivité, ergonomie et surtout fun en sont quelques exemples. N'oublions pas que la version actuelle n'est pas la finale, ce qui laisse augurer de nombreuses améliorations (émulateur JIT, émulation Warp3D, SNAP, etc).

Après tant d'années de galères, 2004 restera dans l'histoire comme la plus importante depuis le dépôt de bilan de Commodore en 1994. Depuis Avril 2004, les fans peuvent enfin profiter de la nouvelle génération d'Amiga. La communauté retrouve le sourire et l'espoir. Mais, pour que cet espoir se transforme en renouveau durant 2005, la base d'utilisateurs actifs doit massivement migrer vers la nouvelle génération. Aujourd'hui, on compte déjà près de 2000 utlisateurs. C'est bien mais ce n'est pas suffisant pour réellement relancer la machine. Il est tout à fait clair que l'AmigaOS 4.0/AmigaOne est destiné à ceux qui ont un jour utilisé l'Amiga. Je pense d'ailleurs sincèrement qu'ils ne regretteront pas leur achat. Il n'est nullement question d'aller concurrencer Windows ou même MacOS mais simplement, pour l'instant, de reconstruire une base minimale d'utilisateurs fidèles. 20000 amigaonïstes fin 2005 serait un premier pas prometteur. Depuis quelques mois, je ressens au travers de questions, demandes de démos, un véritable engouement pour l'AmigaOne et notamment le modèle micro. A nous de montrer fièrement notre nouvel Amiga, de l'exposer afin de convaincre toujours plus d'indécis...



Merci à Daff pour sa patience, à Nicolas "Niffo" Gressard pour tous ses conseils, qu'ils soient "hardware" ou autres, à la ML AmigaOne francophone et aux membres d'Amigaworld.net pour leurs informations précieuses et à Stéphane Guillard (équipe de développement de l'AmigaOS 4.0) pour ses précisions.
Les tests ont été réalisés sous AmigaOS 4.0 prerelease update #2 sur un AmigaOne XE G4 à 800Mhz, sans UDMA activée.



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