Accueil/Communauté/Actualités 2007/Environnement et informatique Dern.maj: 2007-06-09



Environnement et informatique

Environnement et informatique

C'est maintenant un fait acquis: l'homme est en train de modifier profondément son environnement, risquant par la même de cautionner l'avenir des générations futures. Malgré les avertissements répétés de la communauté scientifique, les pouvoirs politiques en place mais également les citoyens que nous sommes n'ont pas voulu affronter la vérité en face. Le résultat est là: dérèglement climatique, amincissement de la couche d'ozone, perte de la biodiversité, épuisement des ressources naturelles, accumulation de déchets chimiques et nucléaires, etc. L'homme doit donc changer radicalement son comportement dans toutes ses actions et la pratique de l'informatique n'échappe pas à la règle...

La planète en danger.

L'un des problèmes les plus urgents à régler est sans doute le dérèglement climatique. La planète se réchauffe en effet à une vitesse inquiétante. En un siècle, la température moyenne à la surface du globe a augmenté de 1 degré et on prévoit une augmentation de 1,5 à 5 degrés pour le siècle suivant si l'homme ne change pas radicalement de comportement. Des effets conséquents sont déjà visibles aujourd'hui. L'épaisseur de la banquise Arctique a diminué de 40%, des icebergs énormes se décrochent régulièrement de l'Antartique et des îliens doivent quitter leurs terres à cause de l'augmentation du niveau des océans. Le lien entre la température et la concentration des gaz à effet de serre (dont bien sûr le dioxyde de carbone) n'est plus à démontrer. L'activité humaine est en grande partie responsable de l'élévation de la quantité de CO2 dans notre ciel: transport, industries, chauffage, agriculture, élevages, électricité, déforestation y contribuent. Le protocole de Kyoto (16 Mars 1998), ratifié aujourd'hui par 156 pays, est une première avancée. Il vise notamment à réduire de 5.2% (par rapport au niveau de 1990) l'émission de dioxyde de carbone d'ici à 2012. Malheureusement, deux aspects de ce protocole le rendent finalement insuffisant: il ne concerne que les pays industrialisés signataires (dont ne font pas partie l'Australie et les Etats-Unis) et certains scientifiques pensent que le niveau d'émission devrait être réduit au niveau de celui des années d'avant-guerre (1939) pour que de telles mesures soient réellement efficaces.

La couche d'ozone s'est également très amincie et est même trouée par endroit. La "bonne ozone" (O3) comme on l'appelle, située entre vingt et cinquante kilomètres au dessus de nos têtes, intercepte les rayons ultra-violetsDéchets. du soleil et permet ainsi la vie sur Terre. Ce trou se déplace au fil des saisons entre l'Antarctique et l'Amérique du Sud. On a constaté une augmentation notable des cancers de la peau dans ces régions. Certains scientifiques estiment que le développement des végétaux serait aussi radicalement pertubé. La faute aux gaz fabriqués par les industries, en particulier les CFC, qui s'accumulent dans la stratosphère où ils sont transformés en molécules chlorées sous l'action des rayons du soleil. Ce sont ces dernières qui détruisent la couche d'ozone. Heureusement, 150 pays ont ratifié depuis 1987 le protocole de Montréal qui interdit la production de CFC, ce qui a permis de stabiliser la taille du trou dans la couche d'ozone. Malheureusement, deux facteurs empêchent d'être totalement confiants. Tout d'abord, certains pays de l'Est ou en voie de développement (dont l'Inde et La Chine) n'ont pas ratifié le protocole et on soupçonne qu'un trafic de CFC s'est mis en place. Ensuite il semble, d'après une étude récente, que l'importante concentration de CO2, aurait également un effet néfaste sur l'épaisseur de la couche d'ozone. Parlons également du "mauvais ozone" situé en basse altitude. Il est généré par des phénomènes naturels comme les orages mais surtout par nos véhicules qui rejettent les oxydes d'azote et hydrocarbures émises. Cet ozone a un fort pouvoir oxydant qui provoque une dégradation des cellules et pertube ainsi la photo-synthèse des végétaux et le système respiratoire des êtres vivants.

D'autres problèmes sont malheureusement aussi d'actualité et sont souvent liés aux phénomènes cités précédemment. La perte de la biodiversité est en est le parfait exemple. Des rapports établissent qu'on perd chaque décennie entre 1 et 10% des espèces, soit environ 27.000 chaque année. L'accumulation des déchets nucléaires, même si elle limite l'émission des gaz à effet de serre, cautionne un peu plus chaque jour l'avenir des prochaines générations. Les déchets radioactifs mettent en effet plus de 100.000 ans pour devenir inoffensifs! Je passe sur le problèmes de sécurité que cela pose car l'ombre de Tchernobyl est toujours dans les esprits de chacun. La montée du niveau des océans, liée au réchauffement de la planète, devrait également entrainer des déplacements massifs de population. L'épuisement des énergies fossiles comme le pétrole est également un problème incontournable.

L'informatique, activité polluante.

Oui. L'informatique, qu'elle soit professionnelle ou individuelle, contribue à la détérioration de notre planète. La fabrication d'un micro-ordinateur en soit pollue: on parle de 240 kg de combustibles fossiles, 22 kg de produits chimiques divers et 1,5 tonne d'eau pour fabriquer un PC pesant 24 kg (écran compris). L'utilisation d'un ordinateur provoque bien sûr une consommation d'électricité (eh oui ;-). La production de cette énergie produit en effet généralement soit une augmentation des déchets nucléaires, soit une augmentation des gaz à effet de serre. Même si la production française d'énergie génère de moins en moins de gaz à effets de serre (-9,1% entre 1990 et 2004) sous l'effet conjugué du nucléaire et des énergies renouvelables (barrages, éoliennes, etc), l'industrie de l'énergie représente encore en 2004 12,77% des émissions incriminées. Le papier consommé pour les impressions est également générateur de dioxyde de carbone (CO2):il faut en effet des engins (rejetant des gaz polluants) pour les abattre mais les arbres abattus relachent également du dioxyde de carbone qu'ils avaient "capturés". On utilise également des produits chimiques pour blanchir le papier. L'ordinateur est enfin polluant par sa constitution et nombre de ses composants sont hautement toxiques: arsenic, cyanure, métaux lourds (plomb, cadmium, etc.). Trop d'ordinateurs ne sont pas à ce jour recyclés mais incinérés, ce qui peut provoquer des lésions graves dans le système nerveux ou rénal, des cancers ou encore des affections pulmonaires. Certains pays comme les Etats-Unis se débarrassent de leurs déchets en les exportant vers d'autres pays peu industrialisés comme le Niger ou la Chine où des tonnes de matériels informatiques s'entassent dans de gigantesques décharges.

Notons cependant que l'informatique peut parfois apporter des solutions. Par exemple, le télé-travail, les visio-conférences permettent d'éviter un grand nombre de déplacements, générateurs de gaz à effet de serre. De même l'électronique associé à l'informatique permet de rationnaliser la consommation d'énergie: les thermostats en sont un bon exemple. Malheureusement au final, la pratique de l'informatique est beaucoup plus dommageable pour l'environnement qu'elle ne lui est bénéfique.

Une volonté politique.

Les comportements sont en train d'évoluer, y compris ceux des politiques, qui prennent enfin des dispositions pour privilégier les matériels les moins polluants. Depuis le 15 Novembre 2006, une loi (DEEE, pronocez D3E) transposée des directives européennes de 2003,Label propre 'Energy star' impose pour l'achat d'équipements électriques et électroniques (ordinateur, téléphone, machines à laver, etc.) le paiement d'une écotaxe qui est presque toujours assumée par le consommateur (pollueur, en l'oublions pas). Comprenez que le prix du matériel augmente souvent du prix de la taxe: 1 euro pour une unité centrale, 0,30 euro pour un portable ou 8 euros pour un écran (ou télé) de plus de 32 pouces. Bien évidemment, plus le produit est difficile à recycler, plus ça coûte cher. Cette directive vise à sensibiliser le consommateur et à organiser et financer la collecte et le recyclage des 1,7 million de tonnes de produits électroménagers jetés par les ménages et les entreprises du pays chaque année. Un français achète environ 15 kg d'équipements par an. Et cette quantité augmente en moyenne de 4 % par an. En outre, ces produits sont parmi les plus complexes à recycler, et ils contiennent, comme on l'a vu précédemment, de nombreuses substances dangereuses (métaux, gaz...). Grâce à ce nouveau dispositif, le gouvernement espère que 4 kg sur 15 seront récupérés et traités à la fin 2006. A l'heure actuelle seuls 2 à 3 kg le sont. Ce recyclage est pris en charge par des organismes agréés par le gouvernement auxquels cotisent les constructeurs. Le but à moyen ou long terme est que les fabricants produisent des produits de moins en moins polluants et donc moins chers...

Les gestes qui sauvent.

La bonne nouvelle, car il y en a une, est que chacun peut contribuer à améliorer la situation. Des gestes qui peuvent paraître dérisoires si il ne sont faits que par une personne mais ne le sont plus du tout quand il sont effectués par des millions de gens. Il existe deux grands axes de bons comportements: rationnaliser la consommation d'énergie et augmenter la durée de vie de nos équipements.

Il est important de réduire sensiblement la consommation d'énergie, et dans le cas qui nous concerne plus perticulièrement, celle liée à l'informatique. La première chose à faire est de bien identifier les besoinsLabel propre 'Energy star' que l'on a et d'acheter en conséquence les composants les moins énergivores possibles. Pour cela, des labels existent comme "Energy star" qui indiquent les ordinateurs les plus sobres ou des étiquettes énergétiques qui classent les appareils de peu polluants (A) à très polluants (G). Il ne sert à rien d'avoir un ordinateur super puissant (qui consomme plus donc) pour faire du traitement de texte ou lire des courriels. Régler la mise en veille automatique de l'ordinateur au mieux est également une bonne chose, le mieux étant d'éteindre systématiquement un équipement que l'on n'utilise pas: une imprimante, un écran, un modem, un ordinateur, etc. Sachez qu'un ordinateur si il est toujours connecté au secteur continue de consommer de l'énergie. L'utilisation d'une multi-prise avec interrupteur est la solution que j'utilise depuis quelques années. Eteindre les veilles d'un ordinateur et son imprimante doit économiser 100 à 200 KW /an. Privilégiez également l'écran plat: pour un rythme de travail de 8H par jour, un écran à cristaux liquides (LCD) permet de réaliser une économie d'énergie de plus de 100 KW/an par rapport à un écran à tube cathodique (CRT).

Prolonger la vie des équipements est également primordial. Comme on l'a vu, le recyclage de la chaine informatique n'en est qu'à ses débuts. Changer d'ordinateur tous les deux ans n'est vraiment pas un comportement responsable. De plus, si l'on souhaite changer d'équipement, il ne faut pas hésiter à le transmettre à une autre personne qui l'utilisera, au lieu d'en acheter un tout neuf et donc de contribuer à l'augmentation de la pollution. De plus, de nombreuses associations comme Emmaüs Informatique récupèrent les pièces ou ordinateurs afin de leur donner une seconde vie et de les mettre à disposition de familles aux revenus limités. Jeter un ordinateur direct à la casse est un geste à proscrire absolument! Le prolongement de la durée de vie ne s'applique bien sûr pas seulement aux unités centrales: imprimer sur les deux faces d'une feuille de papier et recycler les cartouches d'encre sont des gestes qui sauvent. La plupart des cartouches d'encre sont jetées à la poubelle alors qu'elles pourraient être reconditionnées. Limitez également les impressions et préférez la consultation des mails ou photos directement sur l'ordinateur. Sachez qu'un employé de bureau consomme en moyenne 80 kg de papier par an, soit deux arbres ou un rejet CO2 de 25 kg.

Et l'Amiga dans tout ça

Amiga, de part son faible nombre d'utilisateurs, est sans doute un des ordinateurs qui pollue le moins. L'utilisation d'une machine est beaucoup plus longue que dans le monde des PC et génère donc moins de déchets. Les Amiga NG que sont le Pegasos et l'AmigaOne reposent également sur une architecture PPC, reconnue pour sa consommation moindre d'énergie. Les utilisateurs recyclent souvent une partie de leur matos d'une machine à l'autre et beaucoup d'entre nous ont récupéré des ordinateurs "de seconde main". Pourtant, il reste de nombreux progrès à faire mais j'ai la conviction que là encore, la communauté Amiga pourra montrer la voie à suivre, c'est en tout cas mon voeux le plus cher. Pour terminer, je citerais Hubert Reeves qui a dit: "Si on ne s'occupe pas de la planète, c'est elle qui s'occupera de nous" et Kofi Annan "Protéger l'environnement coûte cher. Ne rien faire coutera beaucoup plus cher.". A bon entendeur...

En savoir plus
- Film 'The Inconvenient Truth"("Une vérité dérangeante") d'Al Gore.
- Livre "Mal de Terre" de Hubert Reeves (édition du Seuil).
- Livre "Pour un pacte écologique" de Nicolas Hulot.
- Site www.defipourlaterre.org.
- Site www.ifen.fr.
- Site www.economie-positive.be.
- Site du gouvernement.



Amiga © est une marque déposée par Amiga Inc.