Accueil/Communauté/Actualités 2000/Historique de l'Amiga Dern.maj: 2007-01-07



Historique de l'Amiga

L'Amiga, de retour vers le futur ?

L'année 2000 est apparemment une bonne année pour les amigaïstes. Non seulement on a survécu au bug ;), mais en plus notre machine préférée revient peu à peu sur le devant de la scène internationale. L'avenir semble plein de promesses et selon Bill Mc Ewen, directeur d'Amiga Inc, un nouvel Amiga -l'Amiga One- sortira dès le premier trimestre 2001... L'espoir renaît un fois de plus. Mais le passé nous appris à être prudent ... ...

La fin d'un règne.

Le 2 Mai 1994, Commodore entre en procédure de liquidation : la fin d'une belle époque ! A l'heure où les PC deviennent de plus en plus populaires auprès du grand public Amiga 1200 (DoomMania et meilleur rapport qualité/prix obligent), l'Amiga est au plus mal ! A l'époque, tout le monde espère (en vain) un rachat rapide. L'Amiga entame alors une course contre la montre, course qu'il perd dans un premier temps. En effet, notre machine attire de nombreux "requins" qui se livreront dès 1994 une bataille acharnée : on se rappelle de petits chefs comme David Pleasance (CBM UK) ou Alex Amor (CEI) qui vont s'évertuer à nous convaincre que sans eux, l'Amiga est mort ! Cela n'aura eu qu'un effet : retarder le rachat ....

Avril 1995, l'Amiga agonisant est (enfin) racheté par ESCOM lors d'une vente aux enchères mémorable où les plus "grands" s'étaient donnés rendez-vous Le célèbre Walker(IBM, Dell, Microsoft,...) : on apprendra d'ailleurs à cette occasion qu'IBM et Commodore avaient échangés des brevets (Rexx, Interface, ...). A l'époque, c'est la joie qui prévaut : l'Amiga va revenir et frapper un grand coup, c'est sûr ! Mais l'euphorie est de courte durée : en effet, ESCOM met la clé sous la porte début 1996 suite à des erreurs de marketing hallucinantes (c'est mon avis et je le partage ;) : cette firme produira à nouveau des A1200, A4000 (avec petits disques durs et sans lecteur de CD-ROM :-() et même des CD-32 (qui fût quand même un énorme flop :-() sans aucune évolution alors que les PC (disque dur, CD-ROM, écran) d'un meilleur rapport qualité/prix se vendent déjà à tour de bras ! Notons quand même l'apparition médiatique de Petro Tyschtschenko qui annoncera notamment l'A1300, le Walker :-), l'Amiga PPC, ...

Mais le pire est à venir (si, si je vous assure !) : durant l'année suivante, Viscorp tente de racheter Amiga Technologies (la filliale Amiga d'Escom) mais en vain (manque de liquidités). Toutefois, ce vrai-faux racheteur continue de clamer haut et fort ses projets pour l'Amiga (utilisation des brevets de Commodore pour une set-top box) qui ne semblent d'ailleurs pas "en phase" avec les attentes des amigaïstes. Suit ensuite l'affaire Quickpack (de nouveau un faux rachat)... A ce moment-là, l'Amiga est au fond du precipice !

Cette longue et sombre période, faite d'espérances mais la plupart du temps de désespoirs et de résignation, met à mal la comunauté Amiga. Aminet :-)C'est d'ailleurs pendant ces années que beaucoup vont "quitter le navire", clamant tout d'abord haut et fort, que non, ils ne quitteront jamais l'Amiga ... Mais peut-on en vouloir à Di Caprio d'avoir voulu quitter le "Titanic" ? Au contraire, les vrais amoureux de la machine se mobilisent et revendiquent haut et fort que l'Amiga ne doit pas disparaitre : c'est l'occasion de voir naître de nombreux fanzines, clubs, associations, partys, de voir le formidable développement d'Aminet via internet qui est à coup sûr un élément clé de la survie de l'Amiga, ... Bref, le nombre d'amigaïstes diminue mais la détermination et la solidarité n'en sont que plus fortes !

L'Amiga livré à lui-même.

L'année suivante, le rachat de l'Amiga par Gateway 2000 (Mars 1997), une société très (très) riche, semble une bonne chose. Mais aux bonnes intentions affichées succède rapidement un silence inquiétant : Carte éccélératrice PPCc'est l'occasion de voir apparaître des sociétés comme Phase 5 et Haage & Partners qui se disputent le droit d'upgrader l'Amiga en PPC. Malgré ces rivalités affichées, les cartes accélératrices voient le jour, ce qui est vraisemblablement la meilleur chose qui soit arrivée à l'Amiga depuis la chute de l'empire Commodore. Le nouvel acquéreur accordera également d'autres licences d'exploitation : ainsi naitront par exemple les A1400T de Micronick (A1200 montés en tour), le projet Boxer (DCE), ... L'Amiga semble avoir stoppé sa chute mais on s'aperçoit finalement (pour la plupart d'entre nous en 1999) que Gateway 2000 s'intéresse plus aux brevets de l'Amiga qu'à l'Amiga lui-même. Même si on commence à nouveau à parler d'un nouvel Amiga durant l'été 1999 (Amiga MCC, on a même le droit aux croquis ;), de nouvelles versions du Workbench (4.0 et 5.0)...

Cependant, certaines personnes travaillant chez Gateway comme Fleecy Moss ou Bill Mc Ewen (on en reparlera ;) semblent respecter la communauté Amiga et c'est sans doute sous leurs influences que sortira le Workbench 3.5 en Octobre 1999. Cet évènement coïncidera avec les premières rumeurs de vente car on apprend que Gateway veut se débarrasser de l'Amiga. On parle aussitôt (comme d'habitude :-() de racheteurs mondialement connus (IBM, Sun, ...).

L'Amiga, nouveau cru.

C'est en fait une petite société inconnue (Amino developments) qui va racheter la marque Amiga, les brevets (même si Gateway 2000 en reste propriétaire) et tout ce qui va avec (produits, sites internets, T-shirt, tasses, porsche de Petro ;), Le fameux CD d'Amiga, Back for the future...l'exemplaire unique du compact disc "Back for the future" ;)), ...) pour la modique somme de 5 millions. A sa tête, on retrouve de vieilles connaissances : Bill Mc Ewen secondé par Fleecy Moss. Beaucoup murmurent même que Jim Collas est en fait l'investisseur qui a permis à Amino (qui deviendra rapidement Amiga Inc) de racheter l'Amiga et qui reste dans l'ombre car il a surement signé une clause de non-concurrence ... Cette hypothèse est loin d'être invraisemblale ... Enfin, qui que soit le racheteur, on ne peut le remercier et prier pour lui à la messe tous les dimanches matin :-)

Ce nouveau rachat marque une rupture nette avec l'attitude des précédents acheteurs de l'Amiga. Bill et Fleecy imposent leur nouvelle philosophie au monde entier ("so the world may know") : ils recherchent avant tout la crédibilité et la confiance des amigaïstes rescapés et des professionnels de l'informatique. C'est pourquoi, ils privilégient la sobriété et l'efficacité : les seules informations officielles sont celles qui apparaissent sur le site Amiga (www.amiga.com), les accords avec des partenaires ne sont annoncés qu'après avoir réellement été signés, les produits sont annoncés quand ils existent. On ne peut que les féliciter pour cette attitude très courageuse (peu d'annonces dans les 2 premiers mois suivant le rachat) !

Bill (ils sont vraiment forts ces Bill ;) annonce rapidement que le nouvel Amiga ne sera pas une machine à part entière mais un système d'exploitation. En effet, son objectif principal est de mettre au point un système d'exploitation fiable et compact qui pourra s'exécuter sur des machines allant du serveur au téléphone mobile en passant par la console de jeux. Bienvenu dans le futur ! Néanmoins, pas question de délaisser le monde des micro-ordinateurs ... L'Amiga One ;) sortira normalement au début de l'année prochaine (eg 2001) : la conception du hardware (carte mère spécifique) sera définie par le célèbre Dean Brown et la réalisation laissée à d'autres sociétés...

    Depuis un an, les actions concrêtes de l'équipe Amiga se multiplient (toutes ces informations sont réelles) :
  • La baisse du prix des Amiga 1200 (moins de 1000 F).
  • La refonte du site internet www.amiga.com.
  • La création d'un nouveau site internet "spécial développeurs" www.amigadev.net.
  • La création de mailing-lists pour les développements sur le nouvel Amiga.
  • Des accords signés avec plusieurs partenaires :
    • Tao : sans doute l'accord le plus important puisque c'est cette équipe qui a fourni le noyau du nouveau système Amiga ainsi que le language "officiel" de programmation, à savoir VP (Virtual Processor, qui permet une portabilité de tous les programmes sur tous les machines équipées d'Amiga).
    • Matrox : société spécialisée dans la fabrication de cartes 3D et vidéo.
    • Haage & Partners : les développeurs "phares" de l'Amiga Classic.
    • Hyperion, Corel, Epic, Scala, Titan Computer, ... : firmes spécialisées dans le développement de logiciels.
    • JVC, Sony : compagnies spécialisée dans l'électronique.
    • KDH Datentechnik, Software Hut Inc, EyeTech, United Electronics, RedHat : sociétés de distribution
    • Sun dont le rôle reste à préciser, mais sans doute pour la compatibilité Java...
  • La sortie du Software Development Kit (v1.0) qui est un kit de développement destiné aux programmeurs (professionnels ou non) qui comprend notamment une version avancée du système Amiga, un JDK et une JVM Java (1.1.7), un compilateur C, C++, un assembleur VP, ... Il existe sur deux plate-formes : une version Linux (qui a déjà connu sa première mise à jour) et une toute récente version Windows. Son prix varie entre 850 et 1000 francs chez APS ou SL Diffusion. On parle déjà de plus de 15.000 unités vendues...
  • La sortie de la machine développeur d'Amiga (disponible en europe chez KDH DatenTechnik au prix d'environ 6000 F ) qui dispose bien sûr de linux et du SDK. Les caractéristiques sont : K6/500, 64 M, carte graphique Matrox.Le dernier Workbench...
  • La sortie du Workbench 3.9 début Décembre dont le rôle est d'assurer la transition de l'Amiga classic vers le nouvel Amiga.
  • La production d' Amiga Ones 1200 PPC et 4000 PPC prévus pour le premier trimestre 2001 : ils seront livrés avec la première version du nouveau système Amiga : l'Amiga DE 1.0.

Voilà en quelques mois plus d'actions concrètes que toutes celles effectuées par les précédents racheteurs de l'Amiga. On ne peut que saluer l'intelligence de Bill Mc Ewen qui, conscient qu'il ne pourrait pas sortir une nouvelle machine (ou un nouveau système) tout seul, a su redorer le blason de l'Amiga et convaincre de nombreux partenaires talentueux (notamment Tao) de participer à l'aventure. De plus, il sait utiliser les médias (executive updates régulières sur internet, apparitions télé aux Etats-Unis qui ont eu pas mal d'impact) et investir à bon escient (SDK, D'Amiga, contrat de Paul Nolan (Photogenics)...). Sa connaissance des rouages de la communication est très développée : il n'hésite pas à inciter les amigaïstes à entrer en contact avec son équipe, à démentir les rumeurs (dieu sait qu'il y en a), ...

Je pense que cette fois, on va vraiment avoir un nouvel Amiga pour reconquérir le monde informatique et boutter hors de notre planète Terre des pseudo-systèmes comme windows qui ne devraient pas exister ! Il y a déjà plus de 130 logiciels commerciaux en cours de développement (dont plus de 70 jeux) et de nombreux utilitaires DP comme lha, zip, ... déjà disponibles ! Je sais, je sais ... Certains pessimistes vont me rétorquer qu'on a déjà vécu ça et que finalement rien ne va se passer : eh bien non, c'est la première fois qu'il y a tant de gestes concrèts et je pense que l'équipe Amiga est trop intelligente pour se planter ! Les nostalgiques diront que le nouvel Amiga n'a plus grand chose à voir avec l'ancien, ce qui est sans doute le cas, mais cette rupture était nécessaire pour que la communauté Amigaïste revienne vers le future...